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Bercy en appelle aux “comportements patriotiques” pour soutenir les petits commerçants

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2 nov. 2020

A l’occasion des annonces gouvernementales accompagnant le reconfinement en France, le ministre de l’Economique Bruno Le Maire a lancé un appel aux consommateurs français “à avoir un comportement de consommation patriotique”. Et incité une nouvelle fois les commerces à se tourner vers l’e-commerce et la livraison.


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“32% des TPE françaises ont leur propre site internet. C’est trop peu”, a indiqué le ministre, qui avait durant le premier confinement incité les petits commerces à se rapprocher des divers prestataires de la vente en ligne. Une prise de parole qui cible en premier lieu la restauration, mais qui trouve un écho auprès d’autres commerces désireux de pouvoir rester ouverts pour servir de points de retrait via le click&collect.

Dès l’annonce du reconfinement, CCI France a demandé à “sécuriser juridiquement le click & collect pour tous les commerçants en identifiant clairement ce motif dans l'attestation de sortie”.

“Les consommateurs ne prennent aucun risque sanitaire à venir retirer leurs achats de proximité dans TOUS les commerces qui ouvriront des points de retrait”, assure Jérôme Pardigon, directeur des affaires publiques de l’organe. “Les CCI seront aux côtés des commerçants pour développer de nouvelles solutions numériques. Sauvons l'activité économique tout en respectant les mesures sanitaires !”

Le lendemain, Bruno Le Maire ouvrait la porte à une évolution sur ces questions. “Nous soutiendrons toutes les initiatives qui permettront aux commerçants de continuer à avoir une activité et qui ne présentent aucun risque de diffusion du virus”, a lancé le ministre durant la conférence gouvernementale.

Le locataire de Bercy a appelé les consommateurs à “acheter grâce au click & collect des livres chez (leur) libraire, des vêtements dans (leurs) magasins préférés”. 

L’appel à la digitalisation des petits commerces lancé durant le premier confinement par Bercy n’a pas été sans effet. Récemment interrogé par FashionNetwork, le CEO de Rakuten France a ainsi constaté une accélération des “recrutements”, qui ont progressé de 20% sur un an. “Nous avons chez nous désormais 6.500 commerçants de France”, indiquait le responsable (notre interview).

“Les commandes avec retrait en click&collect ont augmenté quatre fois plus vite que le rythme habituel. “ Les indépendants qui ne pouvaient plus vendre physiquement durant le confinement ont pu ainsi écouler leur stock en le vendant sur la plateforme. Nous avons par ailleurs repéré que nos marchands historiques, qui avaient activé le retrait en magasin, ont connu une croissance 2,5 fois supérieure en termes de vente que ceux qui ne l’ont pas proposé”. 


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Pour le président de la Fédération française du prêt à porter féminin Pierre-François Le Louët, la transformation digitale à nouveau demandée par le ministre durant cette crise n’est pas une mince affaire. “Les sociétés n'ont ni les moyens financiers ni l'organisation pour mener de front la transformation digitale et RSE, et le fait de stopper le business et le faire redémarrer deux fois dans la même année”, indiquait le responsable à FashionNetwork jeudi soir.

“Aujourd’hui, en pleine saison haute des activités commerciales, on suscite un report massif des ventes du commerce vers le e-commerce, en fermant les uns et en faisant la promotion des autres”, s’énerve de son côté le Conseil national des centres commerciaux. En plus de son souhait d'interdire le Black Friday cette année et de rouvrir les boutiques le 15 novembre, ce dernier exige de Bercy “la taxation massive de tous les reports opportunistes de chiffres d'affaires vers le e-commerce pendant le confinement (écart avec le chiffre d'affaires de 2019) et la redistribution aux commerçants physiques de cette ressource fiscale”.

Si le premier confinement avait débuté sur un effet de stupéfaction chez les professionnels du commerce, le second démarre cette fois avec des tensions fortes entre commerces physiques et acteurs en ligne. Tandis que les indépendants veulent s’en prendre aux grandes surfaces qui vont, elles, pouvoir continuer à vendre des produits “non essentiels” comme l’habillement.

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