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Bernard Arnault intéressé par Endemol, l'inventeur de la téléréalité

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9 mars 2007

MADRID, 9 mars 2007 (AFP) - "Le Loft" à vendre : l'Espagnol Telefonica a lancé vendredi un appel du pied aux candidats potentiels au rachat d'Endemol, la société de production qui a inventé la téléréalité, en annonçant étudier la vente "totale ou partielle" de sa participation de 75 %.

Le géant espagnol des télécommunications conclurait ainsi une aventure commencée en pleine bulle financière en 2000, avec le rachat pour 4,79 milliards d'euros, d'Endemol, alors porté par l'euphorie du succès mondial des premiers formats de téléréalité, de Big Brother à Star Academy.

La nouvelle direction de Telefonica, arrivée fin 2000, avait très tôt qualifiée cette acquisition de "non stratégique", préférant se centrer sur son métier de diffuseur que sur la production de contenus audiovisuels.

Les prétendants au rachat d'Endemol ne vont apparemment pas manquer. La presse a évoqué l'intérêt du magnat des médias australo-américain Rupert Murdoch, du Français Bernard Arnault, du fondateur néerlandais d'Endemol John de Mol et de la chaîne de télévision espagnole Telecinco et de sa maison mère italienne Mediaset.

Telefonica a déjà préparé le terrain début janvier en regroupant dans une même entité d'Endemol et de sa filiale française Endemol France, pour faciliter le moment venu la vente de l'ensemble, valorisé à 2,6 milliards d'euros à la Bourse d'Amsterdam.

"Si Telefonica décide de vendre sa participation de 75 % dans Endemol, son intention est de demander à l'acheteur potentiel de lancer une offre publique sur les 25 % restants des actions d'Endemol", a indiqué vendredi le groupe espagnol dans un communiqué.

John de Mol, qui a racheté récemment 5,15 % des parts d'Endemol, "est celui qui tient la corde", assure une source proche du dossier interrogée par l'AFP.

Selon les médias espagnols, il pourrait négocier une offre commune avec le groupe américain Walt Disney.

Pour Rupert Murdoch, le rachat d'Endemol serait un bon moyen de prendre pied sur le marché espagnol où Endemol est largement présent, avec plusieurs formats à succès, comme "Gran Hermano" (Big Brother), qui en est à sa huitième édition.

Le PDG du groupe de luxe LVMH Bernard Arnault, serait aussi en lice, associé au patron d'Endemol France, Stéphane Courbit, et au fonds PAI.

Le groupe européen de médias RTL Group a en revanche indiqué qu'il n'était pas sur les rangs, ne considérant pas Endemol comme "un objectif d'acquisition financièrement raisonnable".

Endemol "est une belle affaire" car c'est une société qui "dispose d'un vrai savoir-faire qui ne s'arrête pas à la télé-réalité", a déclaré à l'AFP Philippe Bailly, directeur du cabinet d'étude français NPA Conseil.

La télé-réalité "n'est pas morte, même s'il y a un mouvement de recul par rapport à il y quelques années", a-t-il ajouté, précisant qu'Endemol "dispose surtout d'un catalogue de formats qui se dupliquent et s'exportent".

Dans un environnement audiovisuel marqué par l'émiettement des audiences des grandes chaînes historiques, Endemol répond à leurs demandes de programmes "événementiels et exclusifs" et que le téléspectateur "a intérêt à vivre en direct", comme par exemple la Star Academy ou les jeux, explique l'expert.

Le groupe est par ailleurs en bonne santé économique, avec un bénéfice net 2006 en hausse de 17,2 % à 97 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros (+ 24,1 %). Il prévoit une croissance de 5 % à 7 % de son activité en 2007.

Par Virginie GROGNOU

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