Blune arrête ses collections et devient un studio de direction artistique

Auteur :

Tanissia Issad

Publié le
9 juil. 2019

C’est en 2011 que Laurence Bellon et Eve Ohana lancent Blune, une griffe pour l’enfant de 5 mois à 6 ans et sa maman. Les deux entrepreneures, rejointes entre-temps par Julie Delaissé, ouvrent une boutique au 6, rue d’Amboise, dans le IIe arrondissement parisien, en 2016. L’année suivante, elles décident de se concentrer sur la fillette de 2 à 12 ans et la femme. La marque, qui enregistrait depuis quelques années une croissance à deux chiffres sans pour autant atteindre la rentabilité, a néanmoins décidé de mettre un terme à son activité. La collection printemps-été 2019 de Blune est donc la dernière commercialisée.

Les amatrices de la marque ont jusqu’à la fin du mois de juillet pour s’offrir les pièces griffées Blune sur son site Internet et en magasin. Du 16 au 20 juillet, une vente exceptionnelle sera organisée dans un pop-up store du 98, rue de Turenne pour liquider les stocks de la griffe. Elle disposait par ailleurs de quelque 170 distributeurs multimarques dans le monde, responsables de 80 % du chiffre d’affaires de la griffe, qui n’ont pas manqué de signifier aux créatrices leur regret de voir l’histoire de Blune se terminer.
 
« Pour développer davantage la marque, il nous fallait des financements supplémentaires. Nous avons envisagé différentes solutions, comme l’intégration d’investisseurs, la perspective d’un rachat, mais nous n’avons pas trouvé de solution satisfaisante parce que sans partenaire fiable sur lequel s’appuyer, nous ne pouvions pas continuer comme nous l’entendions », explique Eve Ohana. « Le contexte est aussi très compliqué, certains de nos distributeurs ont beaucoup souffert des événements sociopolitiques de 2018. Le textile n’est donc pas forcément le secteur sur lequel les investisseurs et les fonds ont envie de miser. Aujourd’hui, ils regardent davantage du côté des start-up spécialisées dans la tech ou l’innovation », poursuit-elle.

Mais le nom Blune n’a pas fini de résonner puisque Laurence Bellon et Eve Ohana ont déjà mis sur pied le Blune Studio, spécialisé en direction artistique, qui dispose même de son site Internet. Le duo d’entrepreneures, diplômées de l’école d’arts graphiques Penninghen, mène depuis déjà plusieurs années, sous la même enseigne que leur marque de prêt-à-porter, une activité de graphisme. Aux débuts de la griffe, celle-ci représentait même plus de la moitié du chiffre d’affaires de l’entreprise. Aujourd’hui, avec Blune Studio, elles aimeraient répondre à des demandes liées au graphisme pur et à l’univers de la mode, par le biais de collaborations, l’élaboration de collections capsule ou encore de motifs pour d’autres marques de prêt-à-porter.