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16 janv. 2020
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Botter séduit Paris avec un premier défilé très réussi

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16 janv. 2020

Une grande attente entourait le défilé de Botter. Elle n’a pas été déçue. Les deux créateurs néerlandais Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter, vainqueurs du grand prix du Festival de Hyères en 2018, qui sont aussi à la direction artistique de Nina Ricci, ont reçu une ovation pour leur tout premier show sur les podiums parisiens, jeudi soir, avec une collection équilibrée entre un registre créateur, couture et plus informel. Mais surtout une collection généreuse sous forme de véritable déclaration d’amour à la mode.
 

Un modèle de Botter pour l'hiver prochain - ph Dominique Muret


"Love", inscrit dans un rouge vif, s’affiche un peu partout sur les vêtements comme le fil rouge de la collection. En petit motif imprimé sur une chemise à plis blanche, en mini applications cousues sur un chandail torsadé ou se plaquant au centre d’un tricot moutarde. "There is no crying in fashion" (il n’y a pas de larmes dans la mode) proclame pour sa part un pull-over.
 
La mode est joyeuse et belle. Et surtout, elle est accessible à tous, semblent nous dire les deux stylistes avec le vestiaire qu’ils ont imaginé pour l’automne-hiver 2020/21. Avec un peu d’imagination et beaucoup d’inventivité, ils ont créé une couture démocratique, où chacun peut être extrêmement élégant, y compris sans ressources, ni moyens, comme ils l'expliquent en coulisse, rappelant que tous leurs tissus sont récupérés ou recyclés.

Un ruban de plastique transparent flotte, léger comme une écharpe, noué autour du cou ou s’enroule en drôle de casque-fichu autour de la tête. Un plastique plus rigide se transforme en top reproduisant le relief d’un pull-over torsadé. Les têtes d’épingle en plastique pour les étiquettes affichant le prix des vêtements sont utilisées comme les plumes dans la couture, pour se hérisser sur d’originales casquettes colorées ou pour créer un volume délicat sur un pantalon noir ou sur un costume à micro checks lui donnant une allure folle.

Botter, automne-hiver 2020/21 - DR


La collection est truffée de détails, témoignant d’une grande recherche, qui donnent d’emblée un twist à chaque modèle. A l’instar de ces fines bandes bleues comme découpées dans un sac poubelle, qui dessinent les rayures mouvantes et virevoltantes d’une chemise blanche. Autre exemple : avec le coton, qui semble sorti du blouson d’une doudoune, les designers dessinent des fleurs nuageuses sur une grande veste en tweed. Ailleurs, le pan d'une veste s'ouvre et laisse apparaître la doublure.
 
Une mention spéciale revient aux sacs en forme de ballons de fête d’anniversaire. Argentés ou colorés, décorés de cotillons et de messages comme "good luck" ou "happy birthday", ils ont été réalisés en collaboration avec l’artiste américain Adam Parker Smith. Ils ne manqueront pas de faire un tabac.
 
Les deux designers, couple à la scène comme à la ville, qui sont liés par leurs mêmes origines caribéennes, se sont rencontrés aux Pays Bas, s’installant à Anvers où ils ont fondé leur marque masculine Botter en 2017. Rushemy Botter (34 ans) a vécu jusqu’à ses 12 ans sur l’île de Curaçao, tandis que la mère de Lisi Herrebrugh (30 ans) est issue de l’île de Saint-Domingue. Botter est distribuée à travers une quarantaine de multimarques, en particulier aux États-Unis et en Belgique.

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