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10 juil. 2013
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Casino devra vendre 55 magasins à Paris pour racheter Monoprix

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10 juil. 2013

Le groupe Casino a été autorisé à prendre le contrôle de Monoprix par l'Autorité de la Concurrence, qui exige cependant que le géant de la grande distribution vende 55 de ses magasins à Paris et trois en province.

L'Autorité avait entamé depuis mars un "examen approfondi" de ce rachat, émettant des "doutes sérieux" sur l'opération qui pouvait selon elle conduire à renforcer excessivement la position déjà solide de Casino (Franprix, Leader Price...) dans la capitale.


Au cours de son examen et d'un dialogue "ferme et constructif" avec Casino, l'Autorité a identifié 82 "zones de chalandises de chevauchement", dont 47 "problématiques" au niveau de la concurrence à Paris, a expliqué mercredi le président de l'Autorité, Bruno Lasserre, au cours d'un point presse.

La prise de contrôle peut en effet permettre à Casino de "définir la politique de prix de Monoprix en toute autonomie" et lui conférer des parts de marché supplémentaires dans la capitale.

Dans ces zones problématiques, Casino aurait pu détenir suite au rachat plus de 60% des parts de marché, ou entre 45 et 60% mais avec la présence de moins de trois concurrents, a précisé Bruno Lasserre.

Pour prévenir ces risques, l'Autorité a "négocié" avec Casino la cession de 55 de ses points de ventes à Paris, qu'il détenait soit en propre soit via des franchises, indique l'Autorité dans un communiqué.

Casino a également pris l'engagement de céder trois autres magasins en province (un à Saint-Tropez, deux à Bastia), où la prise de contrôle entrainait "une modification de la situation concurrentielle".

En janvier 2012, alors que Casino ne détenait que 50% de Monoprix, l'Autorité avait constaté que ce dernier possédait une part de marché en surfaces dans la capitale supérieure à 61,7%, soit trois fois plus que son principal concurrent, Carrefour.

Sans parler d'abus de position dominante, elle avait alors estimé que cela constituait un "obstacle à la concurrence" et nuisait au pouvoir d'achat.

Les points de vente cédés seront essentiellement des Franprix et des Monop', mais pas de supermarchés Monoprix, pour "une surface totale de vente d’environ 21 000 m2", a indiqué mercredi Casino dans un communiqué.

L'Autorité a considéré que les grandes surfaces Monoprix, qui ne réalisent que 45% de leur chiffre d'affaires en alimentaire, ne posaient pas forcément de problèmes de concurrence au niveau de la distribution non alimentaire.

Le distributeur, qui dispose d'un parc de 9.400 magasins en France, dont 500 à Paris, a assuré que les établissements cédés ne représenteront que "moins de 1%" de son chiffre d’affaires en France.

"Pendant dix ans, Casino ne pourra pas acquérir une influence directe ou indirecte sur tout ou partie des actifs cédés", précise le communiqué.

Ces engagements visent à restaurer des "conditions équilibrées de concurrence (parts de marché qui n'excèdent pas 50% ou suppression de l'addition de part de marché entrainée par l'opération)" dans les zones concernées, et plus généralement une offre diversifiée pour les courses alimentaires, indique l'Autorité.

"Nous souhaitons que ce soient d'autres distributeurs alimentaires, aujourd'hui en position de faiblesse dans la capitale, qui rachètent les surfaces cédées afin de véritablement redynamiser la concurrence à Paris", a souligné Bruno Lasserre.

"Nous seront très vigilants quant au fait que ces magasins seront bien cédés dans les délais négociés --mais qui ne sont pas rendus publics pour ne pas nuire à la vente--", a expliqué M. Lasserre. Si ces magasins ne trouvaient pas preneurs, d'autres actifs devraient alors être cédés dans la zone concernée, a-t-il ajouté. Les nouveaux exploitants devront aussi reprendre le personnel.

Le groupe de Jean-Charles Naouri doit finaliser d'ici octobre le rachat pour 1,2 milliard d'euros des 50% de Monoprix que détenaient les Galeries Lafayette.

Au terme de l'opération, Casino détiendra la totalité de l'enseigne de centre-ville, qui exploite 482 points de vente en France, dont 101 à Paris.

Cette autorisation va permettre à Casino "de poursuivre le développement de Monoprix" dans le cadre de sa "stratégie de développement axée sur la proximité", a fait valoir le groupe.

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