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Casse de la rue de la Paix: cinq suspects déférés

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8 oct. 2013

PARIS, 08 oct 2013 (AFP) - Cinq Roumains, membres présumés d'un gang de spécialistes des attaques éclair à coup de masse contre des bijouteries en Europe, ont été déférés mardi, soupçonnés d'avoir pris part vendredi à un raid spectaculaire de ce type près de la place Vendôme à Paris.

Photo : AFP


Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour vol avec arme en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ce crime, a précisé une source judiciaire. Leur placement en détention a été requis.

Les enquêteurs pensent que ces hommes de 20 à 30 ans appartiennent à un gang de spécialistes, dont le chef présumé est recherché par la police en Roumanie, et qui écume les bijouteries d'Europe depuis plusieurs mois avec le même mode opératoire.

Vendredi en fin de matinée, deux hommes, en costumes élégants pour ne pas éveiller les soupçons, se font ouvrir la porte de la bijouterie Vacheron Constantin, rue de la Paix, spécialisée dans les montres de grand prix. Ils fixent l'attention du personnel. Un troisième retient la porte.

L'ensemble du groupe, muni de masses et de haches, fait irruption, fracasse les vitrines, s'empare de ce qu'il peut prendre, une vingtaine de montres. Une scène extrêmement impressionnante qui dure moins de deux minutes.

La dizaine de malfaiteurs, qui agissent pour certains à visage découvert, s'enfuient en ordre dispersé, abandonnant tout leur matériel sur place avant d'emprunter notamment les transports en commun. Grace à un témoignage, deux d'entre eux seront rapidement interpellés par la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la PJ parisienne. L'un se dit mineur, mais l'enquête a permis de l'identifier et de s'apercevoir que c'était un mensonge.

Où est passé le butin ?

Trois autres, également roumains, seront cueillis dans la soirée, les enquêteurs exploitant un renseignement. Le butin, toujours en cours d'évaluation mais qui dépasserait le million d'euros, reste introuvable, sans qu'il soit possible de déterminer s'il a été exporté ou s'il est toujours en France.

Un casse qui peut sembler artisanal mais que les enquêteurs décrivent comme extrêmement professionnel et minutieux. Cette attaque, au vu de la méthode et de son ampleur, est une première en France mais aussitôt les premiers éléments connus, les enquêteurs parisiens ont reçu des coups de fil et des mails de leurs collègues dans toute l'Europe.

Des attaques de bijouterie semblables ont été relevées en Bulgarie, Danemark, Italie, Espagne, Belgique, et au Royaume-Uni où elle porte un nom, le "smash and grab raid" ("Tu fracasses et tu saisis")...

Les malfaiteurs agissant non masqués et laissant de nombreux éléments derrière eux, comme leurs vêtements, sont parfois interpellés. Une vingtaine a été arrêtée en Europe ces derniers mois et les enquêteurs sont sûrs que, parmi les assaillants de la rue de la Paix, certains ont pris part à des attaques semblables. Mais "ils acceptent d'enregistrer des pertes, ce sont des soldats", explique un proche du dossier.

Ces groupes très mobiles semblent bouger de pays en pays, s'installant provisoirement dans des habitats précaires en périphérie des grandes villes, explique une source proche du dossier. Souvent ils mènent plusieurs raids très rapprochés.

D'autres attaques du même type sont-elles à redouter à brève échéance à Paris ? Un connaisseur de cette délinquance ne l'exclut pas mais relève que cinq de la dizaine de membres du groupe de la rue de la Paix sont désormais sous les verrous et qu'il peut être périlleux pour les chefs du gang d'envoyer des troupes fraîches en France.

Par Nicolas GAUDICHET

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