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10 déc. 2021
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Ce que le secteur de la beauté attend de la future présidence française de l’Union européenne

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10 déc. 2021

Alors que la France prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne le 1er janvier 2022, la fédération des entreprises de la beauté (Febea) interpelle le gouvernement sur les enjeux d’un mandat jugé "stratégique" pour l’industrie française des cosmétiques. Car cette présidence tournante d’une durée de six mois, qui se tiendra dans un contexte particulier d’élections présidentielles en France, permet d’exercer un certain degré d’influence sur les orientations de l’Union.


La France présidera le Conseil de l'Union européenne à compter du 1er janvier 2022 pour six mois - DR


Comme le rappelle le syndicat professionnel qui fédère environ 350 entreprises de la beauté et du bien-être, dont 82% de TPE et PME, avec plus de 5 milliards d’euros d’exportations en 2020, l’Union européenne est la première destination des exportations françaises de cosmétiques.

Par ailleurs, elle produit également l’essentiel du cadre réglementaire auquel sont soumis les fabricants de produits cosmétiques. Lancement d’une stratégie sur la chimie durable, refonte du cadre applicable aux emballages ou encore renforcement de l’information des consommateurs… sont quelques-uns des textes composant son programme de travail.

La Febea cite notamment une révision à venir du Règlement cosmétique européen, qui vise à s'adapter à une nouvelle stratégie baptisée "Stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques" (CSS).

Craintes une potentielle interdiction de milliers d'ingrédients



La Febea indique ainsi qu’elle sera particulièrement vigilante à ce que soit conservée une approche d’évaluation de la sécurité des ingrédients construite autour de la notion de risque. "A l’inverse de la notion de danger, cette approche permet d’autoriser un ingrédient dont la preuve d’une utilisation sûre, à une dose donnée, a pu être apportée, et évite l’interdiction a priori de certains ingrédients", indique la fédération qui sera également attentive à l’utilisation éventuelle de la nouvelle notion "d’essentialité".

La Febea souligne en effet la nécessité d’éclaircir sa définition avant d’en faire un outil de décision réglementaire, craignant qu’une interprétation extensive entraine l’interdiction de milliers d’ingrédients, synthétiques mais aussi naturels, principalement les huiles essentielles.

"Si l’exemple de la lavande est souvent cité, il faut aussi anticiper que, demain, le vétiver ou encore le patchouli, qui sont utilisés dans de très nombreuses compositions parfumantes, soient interdits a priori en raison de leur possible effet irritant sur certaines personnes. Toute la filière française de la parfumerie, leader et référence mondiale, serait mise en péril", déclare la Febea.

Versant distribution, la Febea souligne l’importance de la vente dans le réseau des parfumeries pour préserver aussi bien l’image de marque que la qualité du conseil. Et dans un contexte où les ventes en ligne sont est en plein essor, elle insiste sur le nécessaire assouplissement des règles qui visaient initialement à favoriser le canal digital, soulignant notamment que son développement s’est accompagné d’un boum des ventes de produits contrefaits, surtout via les places de marché en ligne.

La Febea déclare ainsi: "Il est déterminant que des textes européens à venir comme le Digital Services Act et la révision de la Directive générale sur la sécurité des produits puissent garantir à tous les consommateurs qui achètent en ligne un accès à des produits sûrs et conformes à la réglementation européenne. Dans ce nouveau contexte, il est également primordial que le cadre réglementaire qui sera établi vienne renforcer la responsabilité des plateformes d’intermédiation".

Face à l’augmentation du nombre d’informations, notamment environnementales, attendues par le consommateur mais également imposées par les réglementations, la Febea demande à ce que l’information sur les produits soit simplifiée mais également harmonisée.

Enfin, alors que les entreprises cosmétiques consentent des efforts pour réduire leur empreinte plastique et pour concevoir des emballages écoresponsables, la Febea demande que la révision de la directive relative aux emballages permette d’harmoniser les réglementations nationales sur le plastique à usage unique, "afin de sécuriser les investissements considérables réalisés par de nombreux secteurs en faveur d’emballages recyclables et de préserver l’industrie européenne du recyclage".
 

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