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15 oct. 2018
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Ces marques déjantées qui veulent sortir des conventions

Publié le
15 oct. 2018

En parallèle des défilés de la Fashion Week, certains showrooms mettaient en avant des marques cherchant à sortir absolument des conventions. Looks déjantés, genres abolis, castings différentiels, tout y est.

Après une première année à Paris au sein du showroom Dach, les créateurs de la marque Collective Swallow – deux Suisses, Anaïs Marti et Ugo Pecoraio – invitaient à visiter leur showroom du Marais pour présenter leur 4e collection. Leur concept : le food et la mode.


Collective Swallow - Alexander Palacios


« L’univers du food est rarement représenté dans la mode, explique Ugo Pecoraio, cofondateur, très à l’aise dans son large sweat-robe imprimé pizza. Nous mangeons, nous cuisinons, nous aimons la mode, nous voulons être nous-mêmes à travers cette marque en proposant deux collections par an inspirées à chaque fois d’un nouveau champ culinaire. »
 
Après s’être penché sur la pizza, le duo présentait pour le printemps-été 2019 une collection dédiée à la glace et aux coupes (de glace), « une tradition chez nous qui remonte à notre enfance et que l’on décline à travers des motifs sur vestes transparentes, tee-shirts et robes reprenant comme le marbre les couches d’un banana split », une collection d’accessoires – dont des boucles d’oreille en forme de cuillère – complétant leur univers.

Vendue dans deux boutiques à Bâle (Suisse) et sur son e-shop, la marque Collective Swallow devrait repartir de cette Fashion Week avec de nouvelles commandes, notamment en Asie. 


Art School - Nicole Ngaise


Si la culture du non-genre s’est faite une place dans les défilés depuis plusieurs saisons, l’identité queer revendiquée par la marque londonienne Art School est aux sources de leur création.
 
Présents à l’occasion du London Showrooms dans le cadre de la sélection Fashion East fin septembre, les deux créateurs Eden Loweth (Ravensbourne) et Tom Barratt (Central Saint Martins) militent pour une mode non-binaire (et donc ne faisant référence ni à l’identité masculine ou féminine) et exprimant tous les genres. Un décalage qui les amène à présenter leur style « trans-tailoring queer » pendant les défilés masculins et à s’inviter aujourd’hui sur la femme.
 
Pour leur pré-collection hiver 2019, les créateurs de Art School explorent donc la féminité : « Nous avons eu envie de présenter des silhouettes taillées, déclinant des robes en sequin et soie, transparentes parfois, des mini-jupes et tee-shirts déchirés ». Une collection baptisée « Volume One » et accompagnée d’un lookbook porté par une ancienne figure de Playboy, Pippa Brooks. 
 
Vendue online sur le site Shyness, la marque Art School vient de signer avec H.Lorenzo à Los Angeles, mais aussi Century 21 à New York et Machine-A à Londres.


Julia Heuer - Edith Carlson


Au showroom Dach, dans le IIIe arrondissement de Paris, était présenté le travail de la créatrice suisse Julia Heuer, formée au design à Copenhague et au design textile à Stuttgart. Ancienne responsable du print pour Jakob Schlaepfer (compagnie de textile danoise, ndlr), elle crée pendant quelques années les imprimés pour Dior, Comme des Garçons ou Calvin Klein, puis lance il y a trois ans sa propre marque.
 
Une marque qui se fait rapidement remarquer en utilisant l’imprimé textile numérique combiné à une méthode de plissé artisanal fait main, les pièces étant ensuite teintées en tie and dye. Récompensée en 2016 du Swiss Design Prize, Julia Heuer présentait sa troisième collection, une série baptisée « Princess 69 », mettant en application ses techniques et dévoilant des imprimés psychédéliques revisitant les années 1960, d’autres à fleurs, certains plus ethniques. 
 
La marque Julia Heuer, dont la campagne visuelle a enrôlé l’artiste loufoque estonienne Kris Lemsalu, est aujourd’hui distribuée aux Etats-Unis, à Los Angeles (Mameg) et Portland (Una), et également à Hong Kong chez Quianzi.


Vaquera


Au rendez-vous American in Paris, le showroom des finalistes du CFDA/Vogue Fashion Fund, neuf créatrices et créateurs venaient présenter leur collection. Parmi eux, Vaquera, l’œuvre de quatre New-Yorkais, Patrice DiCaprio, Bryn Taubensee, Claire Sully et David Moses.
 
Ensemble, ils imaginent il y a cinq ans un label faisant « de la fiction fan de mode », rêvant de subvertir le luxe et capable de raconter de vraies histoires avec leurs vêtements. Leur marque naît sur une collection unisexe, sur une démarche « Do It Yourself », et se révèle dans le sillon de l’ouragan Vetements.
 
A Paris, les créateurs présentaient une collection fortement inspirée par les années 1980 et leur époque « high school ». Une époque revisitée et, d'après eux, « teintée de surnaturel », transcendant les uniformes de lycéen, décoinçant la pom-pom girl et déstructurant les tuniques de remise de diplôme dans des volumes extravagants.  
 
Cinq ans après son lancement, Vaquera se vend dans une dizaine de points de vente dans le monde et notamment chez Opening Ceremony à New York.

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