Cesare Paciotti vise un retour à la croissance en 2014

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
4 mars 2014

Cesare Paciotti entend se relancer rapidement après une période de difficultés. L’entreprise de Civitanova Marche (Italie du centre), leader dans le secteur de la chaussure de luxe, avait été contrainte, fin 2013, de demander auprès du tribunal de Macerata à être admise au concordat préventif de faillite en raison de son endettement avec les banques. Cette mesure protectrice permet aux entreprises en difficultés financières d’éviter la cessation de paiements et de maintenir leur activité, le temps de trouver un accord avec les créanciers. D’ici à fin mars, la marque doit présenter au tribunal un plan industriel.

"Ce plan prévoit une rationalisation des coûts et une expansion internationale avec l’objectif de faire monter les ventes à l’étranger à 80 % du chiffre d’affaires, tout en ramenant la part de l’Italie à 20 % contre 42 % actuellement, bien que la nôtre soit l’une des marques de chaussures les plus importantes de la Péninsule du point de vue de la consommation", indique Marco Calcinaro, CEO de Cesare Paciotti. La griffe entend se développer notamment en Asie, Moyen-Orient et Europe orientale.

C’est le marché italien, en effet, qui a mis en difficulté le fabricant de chaussures pour homme et femme aimé des stars. "Notre chiffre d'affaires a beaucoup baissé sur le marché domestique, qui pesait encore 60 % de nos ventes totales en 2012. Nous avons également souffert de 8 millions d'euros d’impayés de la part de quelques-uns de nos clients italiens historiques, et ce à un moment crucial, où nous devions effectuer les livraisons", explique le PDG.

"Le problème est survenu car les banques ne nous ont pas soutenus, alors que dans n'importe quelle autre partie du monde une entreprise comme la nôtre n’aurait eu aucun problème à résoudre cette question transitoire d’insolvabilité. Afin de protéger notre patrimoine du point de vue juridique et de pouvoir continuer à opérer avec sérénité, nous avons donc demandé le concordat préventif. C’était une nécessité, mais maintenant la situation est en train de se normaliser", poursuit-il.

Selon l'entrepreneur, les ventes des nouvelles collections marchent bien. L'entreprise, qui emploie plus de 400 personnes, a réalisé un chiffre d'affaires de 52 millions d’euros en 2013 et devrait croître de 5 % en 2014. La griffe a décidé de présenter la collection pour femme de l'automne-hiver 2014/2015 à Milan, et non pas comme d'habitude à Paris, "pour montrer qu’en dépit de ce qu’il nous est arrivé nous restons proches du marché italien."

En cette occasion, Cesare Paciotti a lancé sa première collection de vêtements. Une collection capsule appelée "Wild Dagger" composée de 30 pièces pour homme et tout autant pour la femme en cuir et daim noir à fort impact: blousons, vestes, perfectos et tricots avec des inserts en cuir, fourrures et peaux de mouton parsemées de clous, des sacs à main et des bijoux. Le tout enrichi de fermetures éclair rigoureusement en argent. Les prix varient de 1 500 à 2 000 euros.

Le groupe a déjà développé une collection d’habillement pour sa ligne sportive 4US. En revanche, pour sa première ligne, il s’agit du tout premier total look, même si le designer de chaussures Cesare Paciotti avait déjà proposé quelques pièces à manches il y a 15 ans, dont il s’est inspiré pour dessiner cette collection.