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Chanel: légèreté de plume pour un défilé "français à mort" au Grand Palais

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5 oct. 2010

PARIS, 5 oct 2010 (AFP) - La plume a remplacé la fausse fourrure de la saison dernière: pour Chanel, Karl Lagerfeld a créé un défilé aérien sous la verrière du Grand Palais, autour d'un jardin inspiré par Versailles.

Chanel
Défilé Chanel. Photo : Afp.

Trois fontaines alignées organisent des parterres noirs et gris sur un sol de gravier blanc, recréant la géométrie précise d'un jardin minéral à la française, comme recouvert de neige.

Les cuivres d'un orchestre symphonique, installé sur scène, se font entendre: ils jouent du Bjork ou Oasis sur le ballet de jeunes femmes qui surgissent à espace régulier de deux portes.

Parmi elles, trois chéries de la maison, Inès de la Fressange, mannequin phare des années 1980, Stella Tenant, de la décennie suivante, et l'actuelle préférée de M. Lagerfeld, la Danoise Freja Beha recouverte de discrets tatouages et au visage singulier, qui représente à ses yeux "la fille Chanel d'aujourd'hui".

Et puis "les Russes de 15 ans, on en a trop vu. La mode n'est pas réservée aux mineures", glisse-t-il à l'AFP.

M. Lagerfeld dit s'être inspiré du film "L'année dernière à Marienbad" d'Alain Resnais, dont Gabrielle "Coco" Chanel avait créé les costumes. Son héroïne Delphine Seyrig porte des plumes, rappelle le couturier, qui se dit fasciné par "son côté absent et mystérieux".

Le jardin où elle se promène dans le film évoque Versailles et cette collection, "c'est un truc, entre guillemets, français à mort", déclare le créateur.

Le tailleur jupe, bien sûr, reste incontournable. Il est déchiré de larges trous sur les premiers modèles noirs, mais se réinvente à l'infini, en gris argenté aux manches coupées en dessous du coude, ou plus couvrants, en vert pâle ou beige scintillant.

Malgré les apparences, pas de tweed. "Le monde change, les matières changent, c'est ça qui est passionnant!", lance le couturier à la fin du spectacle, entre deux embrassades avec Courtney Love, Lily Allen, à qui il tapote les joues affectueusement, ou l'actrice Keira Knightley.

Le seul tweed véritable est porté par un homme blond, accompagné d'un petit garçon, en vestes autrichiennes blanches assorties, souligne-t-il.

Le "faux tweed" habille aussi des robes paille ou turquoise clair, ornées de plumes en large col, sur les manches, en fines ceintures autour de la silhouette et sur le bas de la jupe. Une manière de rendre hommage au plumassier Lemarié, "plus belle maison de plumes au monde" rachetée par Chanel.

Un modèle, entièrement vêtu de plumes d'autruche pêche, passe et fait envie, suscitant des applaudissements spontanés, pour sa légèreté et son mouvement caressant sur la peau.

Des pantalons, dont des jeans gris très étroits, sont tachetés de petits trous, révélant de la couleur en dessous, et beaucoup de pièces jouent avec un aspect grillagé, ajouré, évoquant parfois le moucharabieh.

Des cuissardes en cuir noir habillent des jupes courtes et des shorts ultra-minis. Un pull en maille marine se prolonge d'un voile noir transparent, brodé de minuscules plumes, qui livre aux regards les jambes et le bas des fesses.

Pour le soir, toute une série de robes noires élégantes avec des jeux de transparence, des volants, des jupons superposés. Et des robes roses soyeuses aux découpes brutes, notamment les franges au bout de la jupe, comme des languettes de papier découpées au ciseau.

Par Gersende RAMBOURG

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