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Marguerite Capelle
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11 févr. 2020
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Chic "Apprenti sorcier" chez Oscar de la Renta

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
11 févr. 2020

On fait encore des vêtements pour adultes à New York, et tout particulièrement chez Oscar de la Renta, qui propose le nec plus ultra de la mode américaine huppée.


Oscar de la Renta - Automne-Hiver 2020 - Prêt-à-porter féminin - New York - © PixelFormula

 
Du glamour tout en maturité, du luxe digne de la Haute Couture, à des années-lumière du style athleisure, pour ce défilé et cette collection impressionnants présentés par le duo de créateurs Fernando Garcia et Laura Kim lundi dans la soirée, à la New York Public Library.

Bella Hadid ouvrait un cortège de mannequins qui ont arpenté un podium en marbre de 80 mètres de long, devant un public installé sur un unique rang de chaises blanches en rotin. Hadid portait un manteau en cachemire langoureux couleur bleuet, avec un corsage en soie et un pantalon évasé en laine, donnant le ton d’une élégance désinvolte.

La beauté d’origine somalienne Ugbad Abdi lui emboîtait le pas, dans un pull en cachemire vert taïga et pantalon en laine rose, complétés par une ceinture en cuir nervuré, la tête couverte d’un hijab de soie beige.

Le style était classieux, mais avec une pointe d’originalité – comme pour ce tailleur en tweed diagonal de laine décliné avec mini-jupe évasée et bottes assorties.

Et pile au moment où les choses commençaient à devenir un peu guindées, Fernando Garcia et Laura Kim ont changé de braquet, avec un superbe ensemble composé d’un pull irlandais rebrodé avec une énorme broche florale abstraite en cristal, sur une robe en faille au gonflant fabuleux, à imprimé pivoines.


Oscar de la Renta - Automne-Hiver 2020 - Prêt-à-porter féminin- New York - © PixelFormula


Pour le soir, le duo proposait des pièces sculptées et drapées très librement, et de la faille de soie ruchée pour des créations aux courbes merveilleuses. Une série de silhouettes – des formes florales géantes en bleu Yves Klein, rose baiser et rouge bonbon – venaient confirmer l’assurance croissante des deux créateurs au sein de cette maison.

« C’est la rencontre du bal en noir et blanc de Truman Capote et de l’Apprenti sorcier dans Fantasia », souriait Fernando Garcia, quelques secondes après avoir posé pour les photographes avec son associée et Bella Hadid.

Une fois encore, comme pour nombre des meilleurs défilés américains, les experts en coulisse étaient presque tous français. Des coiffures relevées naturalistes assez divines, imaginées par la légendaire coiffeuse Odile Gilbert, au rouge insolent du maître maquilleur Tom Pecheux : la juste dose de crânerie pour parachever l’ensemble.

Mais aussi les éclairages audacieux du producteur Thierry Dreyfus ou le DJ Sébastien Perrin, qui a passé un mix de dance funk comme Let Me Go de Sault, et bien sûr, de la célèbre bande-son de l’Apprenti sorcier, quand Mickey Mouse se met dans un sacré pétrin.

« Et ce n’était pas une musique américaine ! N’oubliez pas qu’elle a été créée par un compositeur français, Paul Dukas, en 1897 », insistait Sébastien Perrin, plaçant le mot de la fin.

En résumé, c’était une façon maligne de jouer l’élégance raffinée en contraste avec le défilé proposé par le duo pour leur propre griffe Monse vendredi soir. Ce dernier était une ode au punk chic, et une évocation déstructurée de Vivienne Westwood.

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