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Paul Kaplan
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1 août 2022
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Chufy, la marque de Sofia Sanchez de Betak, lance une collection avec Rossy de Palma

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
1 août 2022

Sofia Sanchez de Betak est sans doute la plus branchée des filles branchées de Paris. Mère de famille, graphiste, influenceuse, entrepreneuse et créatrice de mode, Sofia Sanchez de Betak dévoile la dernière collaboration en date de sa marque Chufy.


Sofia Sanchez de Betak, à droite, et Rossy de Palma, à gauche, dans la campagne de la collection Chufy x Rossy - DR


Une collection capsule imaginée à quatre mains avec Rossy de Palma, l'actrice fétiche de Pedro Almodóvar, une icône de mode avant-gardiste. Et lancée à La Residencia, un hôtel du groupe Belmond, propriété de LVMH — à Deià, une magnifique vallée côtière chérie des artistes du monde entier, sur la côte ouest de Majorque.
 
C'est ici que le brillant romancier Robert Graves a écrit ses plus grandes œuvres, que Andrew Lloyd Webber a composé certaines de ses comédies musicales de Broadway, que les Beatles, les Rolling Stones, Jimi Hendrix et David Bowie se sont côtoyés et que Kate Moss, Nicolas Ghesquière et Harry Styles ont passé leurs dernières vacances. C'est également à Deià que Sofia et son mari, le célèbre producteur Alexandre de Betak, artisan des superbes défilés Dior, possèdent une élégante maison.

"C'est un grand honneur et un véritable plaisir de travailler avec Sofia. Et elle me prépare une sacrée fête", se réjouissait Rossy de Palma lorsque nous l'avons rencontrée au défilé d'Olivier Rousteing pour Jean Paul Gaultier, qui l'a choisie parmi ses muses.
 
En plus d'être une personne de goût, Sofia Sanchez de Betak est une créatrice astucieuse qui réussit à combiner un chic cosmopolite fringant avec le panache d'une fin de soirée. Ses imprimés originaux de dégradés mouchetés, de motifs folkloriques éclatants ou de compositions florales désordonnées dégagent une énergie communicative.


Photo : Chufy x Rossy - DR


Née à Buenos Aires, élevée à Manhattan, domiciliée à Paris, Sofia Sanchez de Betak a mené jusqu'ici une existence dorée. Pourtant, la créatrice et sa marque Chufy — le surnom de son enfance — n'ont rien de superficiel. La clientèle ne s'y est pas trompée: Chufy est aujourd'hui présente dans plus de 100 points de vente. L'année dernière, la collaboration Mango x Chufy a remporté un franc succès.
 
Elle a même signé un bel ouvrage publié par Assouline, exaltant ses voyages empreints de luxe bohème et ses innombrables inspirations. Il est facile d'envier Sofia Sanchez de Betak : ses collections sont féminines, originales, tendance et décalées.
 
Nous avons rencontré la jeune trentenaire dans sa maison à côté de la Seine à Paris pour en apprendre un peu plus sur Chufy, sur la gestion d'une entreprise depuis Buenos Aires et sur sa collaboration avec Rossy de Palma.
 
FashionNetwork.com : Racontez-nous un peu votre parcours...

Sofia Sanchez de Betak : J'ai déménagé à New York il y a 12 ou 15 ans. Je ne sais même pas comment, mais je me suis lancée dans la direction artistique. J'ai travaillé avec Doug Lloyd pendant quelques années, puis pour Raul Martinez et ensuite avec Alex (son mari, ndlr) à New York et dans d'autres agences de direction artistique pour la mode. Je suis arrivée à Paris, et je n'ai pas pu garder mon emploi à plein temps. Alors, j'ai commencé à travailler en freelance et puis finalement, des marques m'ont demandé de faire des capsules pour elles ainsi que des collaborations. 
 
FNW : C'est comme ça que vous êtes devenue influenceuse?

SSDB :
Si on veut, mais je ne m'adresse pas vraiment à la caméra. Je n'interagis pas beaucoup.
 
FNW : Vous ne vous considérez pas comme une influenceuse?

SSDB :
Pas du tout. J'ai bien du mal à dicter aux gens ce qu'ils devraient faire. Je vis simplement ma vie. Je partage une part très restreinte de mon existence, et je travaille beaucoup. Je ne partage pas beaucoup de mon travail sur Internet. Aujourd'hui, je ne me considère pas comme une influenceuse.


Photo : Chufy Resort 2023 - DR


FNW : Quels ont été les premiers pas de Chufy?

SSDB : En 2017, Bergdorf Goodman et Colette m'ont proposé des projets en même temps. Alors, j'ai dessiné une sorte de capsule commune pour tous les deux.
 
FNW : Avez-vous ciblé une tranche d'âge en particulier?

SSDB :
Non. Je m'inspire simplement de l'Argentine.
 
FNW : Votre marque Chufy s'adresse-t-elle plutôt aux jeunes femmes?

SSDB :
Pas vraiment. Il y a des pièces plus intemporelles pour tout âge. À vrai dire, nos prix ont toujours été un peu plus élevés que pour les jeunes. Je pense que notre marque s'adresse à des clientes d'au moins 35 ans.
 
FNW : C'est Bergdorf Goodman qui a commencé à distribuer votre marque, est-ce bien ça?

SSDB : Oui, à l'étage des créateurs. On nous a également offert une vitrine chez Colette et les choses se sont très bien passées. La collection s'est épuisée rapidement. Alors, j'ai fait une autre petite capsule, et elle aussi s'est vite vendue. Tout à coup, j'avais une marque. Au milieu de tout cela, un genre de partenaire est apparu, qui connaissait le business et savait comment gérer le côté production et tout le reste. Nous nous sommes donc associés, et ça marche bien depuis. Pendant la pandémie, j'ai pensé, "les gars, il faut tout arrêter! Ça ne marchera jamais!". Mais notre équipe étant basée en Argentine, nos coûts fixes sont relativement bas. Pendant la pandémie, nous avons tenu le coup, car nous n'avions pas un bail exorbitant à payer à New York par exemple.
 
FNW : Votre équipe est basée Buenos Aires?
SSDB : Oui, il y a quatorze personnes là-bas, notamment pour le site Internet.


Photo: Chufy x Rossy - DR


FNW : Une affaire qui marche bien...

SSDB : Oui, nous comptons une centaine de revendeurs. Nous ne proposons pas d'accessoires mais des robes contemporaines. La plupart sont imprimées, et inspirées de voyages. Elles permettent de rester en mode vacances lorsqu'on est en ville. Des robes faciles à transporter, faciles à porter et rafraîchissantes.
 
FNW : Quels sont vos tissus préférés?

SSDB :
Le coton biologique et, de manière générale, les textiles durables.
 
FNW : Combien avez-vous investi?

SSDB : Quelques millions. Mais sans investissement extérieur. Avec mon partenaire, nous développons l'entreprise à partir de ses propres revenus. Nous avons commencé à percevoir des dividendes l'année dernière. C'est sain et d'une certaine manière, je veux dire avec la configuration en Argentine, c'est rentable. Nous collaborons actuellement avec Rossy de Palma, que je trouve incroyable. Nous essayons de faire une collaboration avec un artiste chaque année. Pour moi, c'est incroyable de travailler avec elle. C'est amusant pour l'équipe et cela me permet de garder un contact avec ma culture et ma langue. 
 
FNW : Parlez-nous du projet avec Rossy de Palma...

SSDB : Nous avons lancé la collection le 8 juillet et nous avons organisé une grande fête de lancement à Majorque le 23 juillet — Rossy est originaire de Palma de Majorque. Alex et moi avons une maison là-bas, j'y passe beaucoup de temps.

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