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Commerce : les professionnels face aux défis et entraves

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5 juil. 2016

Chute des ventes, multiplication des mètres carrés, désertion des centres-villes, réforme des impôts sur les surfaces de vente, atteintes aux relations franchiseurs/franchisés… Les professionnels du commerce ont profité de la matinée-débat de l’Alliance du Commerce, le 5 juillet, pour évoquer les défis à relever. Notamment dans l’habillement, durement touché sur la dernière décennie.

Matinée-débat de l'Alliance du Commerce le 5 juillet 2016 - M.Guinebault


« On ne parle pas de chiffre d’affaires désagréable en raison du climat de la saison dernière. On parle bien de grandes tendances du commerce d’habillement », pointe ainsi Christian Pimont, président de l’Alliance et de la Fédération des Enseignes d’Habillement. « La part des vêtements et chaussures dans les dépenses des ménages est passée 4 à 3 % en dix ans. Depuis 2007, le chiffre d’affaires a perdu 13 %. Et je ne vous parle pas du chiffre de croissance du nombre de mètres carrés dans l’univers textile sur ces années où la consommation a chuté. Il est donc clair qu’il y a un problème intrinsèque à notre métier, nous, gens du textile. Et ce alors que la part de l’e-commerce dans le textile est passée de 5 à 13 % en dix ans. »

Un problème qui renvoie ainsi une nouvelle fois vers la multiplication rapide des mètres carrés dédiés aux commerces, répétitivement pointée du doigt ces dernières années. « Cinq millions de mètres carrés de commerces ont été construits tous les ans entre 2000 et 2008, en grande partie destinés au textile », rappelle Christian Pimont. « Peut-on également considérer que l’an passé, ce sont encore 1,5 million de mètres carrés commerciaux qui ont été accordés ? Comment voulez-vous que des magasins qui voient leur chiffre d’affaires au mètre carré baisser inexorablement puissent continuer à innover et se moderniser ? »

Le président de l’Alliance pointe également, outre les problèmes systémiques, des « éléments extérieurs venant troubler le « peu de substance » restant au commerce français. « La Tascom sur les mètres carrés commerciaux a vu son rendement passer de 200 millions à 1 milliard », cite Christian Pimont. « Ce sont les magasins qui ont payé cet écart. Et aujourd’hui, on parle d’une réforme des valeurs locatives qui fera à nouveau peser sur le commerce physique une charge supérieure à celle de la Tascom. Cette réforme conduirait à pénaliser le commerce de centre-ville et les petites surfaces en centres commerciaux. Ce sera encore aux petits de payer. »

Sont sans surprise cités les concurrents étrangers, qui s’attaquent notamment au marché tricolore via Internet. Une concurrence face à laquelle l’Alliance du Commerce entend cependant clarifier son opposition. « On ne peut pas empêcher  Amazon de livrer en une heure un dimanche à Paris. Ce ne serait pas bien. Ce n’est pas cela que nous voulons », insiste Christian Pimont. « Nous voulons que les magasins physiques aient les mêmes armes face à cette compétition. »

Le responsable cite en outre le cas de la franchise, dont la structure même est remise en question par des amendements à la loi El Khomri. Texte qui instaurera, en cas de vote, un lien de subordination et de solidarité économique entre le franchiseur et les franchisés. « Ce qui veut dire que si un franchisé ferme son magasin, ce sera au franchiseur de s’occuper de ses salariés. C’est aberrant. Une bêtise absolue », a tempêté Christian Pimont, engageant les professionnels présents à tous signer la pétition J’Aime la Franchise exigeant le retrait de ces amendements.

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