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Coronavirus : les États-Unis suivent l'exemple européen

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AFP
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16 mars 2020

16 mars 2020 New York (AFP) -  Rassemblements limités à 10 personnes, premier couvre-feu imposé dans l'Etat du New Jersey, ralentissement inédit de métropoles comme New York, Chicago, Los Angeles: les Etats-Unis s'alignent sur les mesures drastiques prises par certains pays européens face au coronavirus.


Coronavirus : les États-Unis suivent l'exemple européen AFP / Johannes EISELE - AFP/Johannes EISELE



Témoin de l'accélération des mesures: le président Donald Trump a recommandé lundi depuis la Maison Blanche de limiter les rassemblements à dix personnes, contre 50 dimanche encore, de fermer les écoles - déjà à l'arrêt dans des métropoles comme New York, Washington, Chicago ou Los Angeles - de ne plus sortir dans les bars et restaurants et d'éviter les voyages non essentiels, sur fond de nouveau plongeon de Wall Street qui craint la récession.

Ces mesures ont été annoncées après une téléconférence avec les gouverneurs des Etats américains. Le gouverneur démocrate de l'État de New York, l'un des Etats les plus touchés par l'épidémie, avait reproché un peu plus tôt au président républicain de "ne pas donner de recommandations" claires. "Il y a toute une foule de mesures prises à travers le pays - c'est le chaos", avait déploré le gouverneur démocrate Andrew Cuomo, adversaire politique du président.

Premier couvre feu



Alors que le nombre de cas confirmés aux États-Unis approchent les 4 300 - dont plus de 74 décès - le New Jersey, voisin de New York, a aussi été le premier État américain à annoncer lundi un couvre-feu (après le territoire de Porto Rico). "A partir de ce soir, tous les commerces et activités de loisir ou de divertissement non essentiels devront fermer à 20 heures", a indiqué le gouverneur Phil Murphy sur son compte Twitter. "Tous les déplacements non essentiels (...) sont fermement découragés entre 20 heures et 5 heures du matin", a-t-il ajouté.

De nombreux lieux symboles de vie sociale ont désormais portes closes. Outre les restaurants et cafés fermés ou en passe de le faire, la plupart des sites touristiques sont désormais inaccessibles, de même que les bibliothèques, clubs de gym, cinémas, boites de nuit etc... Prévu début mai, le gala du Metropolitan Museum, événement mondain de l'année à New York, a été reporté sine die, a annoncé son organisatrice, la papesse de la mode Anna Wintour. A Las Vegas, la société de casinos MGM, propriétaire d'emblématiques casinos Bellagio et Wynn, a annoncé leur fermeture jusqu'à nouvel ordre.

Partout, les gens sont incités à télétravailler, mais pour beaucoup d'employés des petits commerces, c'est impossible.

Pertes de salaires



Si personne ne s'aventure à chiffrer le coût de ces perturbations inédites, beaucoup s'inquiètent pour leur emploi, à commencer par les petites entreprises. Eddi Jones, responsable d'un stand de cirage de chaussures dans la gare new-yorkaise de Grand Central, attendait lundi désespérément des clients. Dépourvu de congés payés, comme de nombreux Américains, il a calculé qu'il pourrait tenir "un mois" sans salaire. Une de ses employés estimait elle ne pas pouvoir tenir plus d'"une semaine". "Ca fait vraiment peur, on ne fait vraiment aucune vente aujourd'hui", dit Mostafa Said, 65 ans, propriétaire d'un des innombrables "deli" de Manhattan.

Alors que les hôpitaux à travers le pays cherchent comment ajouter des lits supplémentaires pour faire face à un afflux de malades, et manquent désespérément de masques ou respirateurs artificiels, le président américain n'a pas exclu de faire intervenir l'armée pour construire des installations temporaires.

Et beaucoup de gens, qui ont dévalisé les magasins pour faire des réserves ces derniers jours, s'attendent à des mesures plus drastiques encore, tel un ordre de confinement généralisé, suivant l'exemple de l'Italie.
"Nous ne fermons pas les transports en commun, nous ne fermons pas les routes, les ponts, nous n'instaurons pas de couvre-feu ou de limites aux déplacements - aujourd'hui", a déclaré lundi le maire de New York Bill de Blasio. Mais à tout moment, ça peut changer".

Des rumeurs d'un couvre-feu pour l'ensemble du pays, obligeant tous les commerces non essentiels à fermer, ont aussi circulé, même si elles ont été formellement démenties lundi par un porte-parole de la Maison Blanche. Mais tout peut changer rapidement: le docteur Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des maladies infectieuses qui conseille la Maison Blanche, a souligné dimanche envisager une mesure de confinement général de 14 jours, sur le modèle italien.

 

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