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22 août 2018
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Cotton Society veut renforcer sa distribution et se conjugue au féminin

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22 août 2018

Cotton Society poursuit son aventure singulière. Dans le cadre de son école de commerce, Fabrice de Buhan, le créateur de Cotton Society, a passé trois ans à Pékin : deux années obligatoires pour l’école et une année de césure. Il y apprend le chinois et déniche de belles chemises qu’il revend à ses proches pour financer ses allers-retours entre la Chine et l’Europe. Le jeune homme fait alors le constat qu’il y a peut-être une place à prendre entre les fabricants de chemises de grande mesure à l’offre impeccable mais chère et les marques de mode dont le prix ne justifie pas (toujours) la qualité des chemises. Il décide alors de créer un atelier de confection avec un tailleur-chemisier hongkongais à Shanghai dans le but de lancer sa marque.


Le magasin Cotton Society, place Saint-Augustin à Paris - DR


En 2010, naît donc Cotton Society, une marque de chemises sur-mesure qu'il diffuse dans un petit magasin près de la place de la Madeleine à Paris et sur son e-shop. Le bouche à oreille fonctionne et la marque commence à se faire une clientèle fidèle. D’autant qu’au départ, les chemises sur-mesure sont proposées à un prix imbattable : entre 39  et 49 euros. En mai 2014, un nouveau responsable de magasin est recruté : Guillaume Parent, un ami rencontré à l’école de commerce. Ce dernier deviendra par la suite associé, rejoignant ainsi au capital de l'entreprise Fabrice de Buhan et deux autres personnes qui préfèrent rester anonymes.

Entrepreneur et curieux, Fabrice de Buhan rencontre Pierre Duboin, chemisier et ancien chef d’atelier chez Lanvin, en 2015 pour en apprendre un peu plus sur les rouages du métier. L’homme à la retraite évoque l’expertise de son ami Luis Penedo, ancien coupeur chez Charvet et Hermès. Après plusieurs échanges, Fabrice de Buhan convainc ces grands connaisseurs de la chemise de venir dans l’atelier de Shanghai. « Ils sont venus pour apporter leurs conseils à l’atelier mais nous avons été touchés de voir qu'ils étaient bluffés par la qualité du travail de ce dernier », indique Guillaume Parent.


La marque développe son offre féminine, business et casual, depuis un mois - DR


Depuis l’année dernière, la marque a changé l’emplacement de son magasin parisien pour s’installer place Saint-Augustin, à proximité de la gare Saint-Lazare. L’espace de vente de 30 mètres carrés est clair et bien agencé. En forte croissance depuis quatre ans, les ventes en magasins ont augmenté de 50 % en 2017 et les objectifs sont de +40 % pour cette année. Sur internet, les ventes progressent aussi mais à un rythme plus modéré.

A la différence de la plupart de ses concurrents, la marque possède son outil de production. En 2017, Cotton Society a vendu environ 10 000 chemises. Les meilleures ventes restent les chemises "business" en coton,  blanches ou bleues, mais le panel est large, y compris sur l'offre casual en lin, rami, seersucker ou denim. « La boutique rassure ceux qui hésitent à acheter ou à faire leurs mesures sur internet. Certains se demandent si tel tissu est transparent ou si tel col ne monte pas un peu trop haut. D’autres sont clients sur internet et ont envie de découvrir notre univers à travers notre magasin physique », précise Guillaume Parent.


Guillaume Parent, directeur du magasin, habillé d'une chemise maison - DR


Le coût du yuan, la monnaie chinoise, ayant doublé depuis 2010, la marque a augmenté ses prix. Le prix moyen est désormais de 89 euros pour une confection à la main à partir d’un patron réalisé lui aussi à la main sur papier. Si la marque confectionnait des modèles féminins à la demande, elle développe depuis un mois une offre destinée aux femmes, en recherche elles aussi de chemises pour aller travailler.

Les clients ont le choix parmi 200 tissus permanents provenant d'ateliers de tisseurs haut de gamme établis en Italie, Angleterre, au Portugal et au Japon. Entre la prise en compte des mesures et la commande, le délai est de deux à trois semaines pour réaliser une chemise sur-mesure. A moyen terme, pour toucher de nouveaux clients, la marque recherche un second magasin à Paris. Elle étudie également la proposition d’un partenaire potentiel, un ancien client séduit par le concept, pour ouvrir une adresse à Lyon.
 

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