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Coup de froid sur les parkas, les commerçants sauvent leur chemise

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16 mars 2007

PARIS, 16 mars 2007 (AFP) - Hiver doux oblige, les Français ont boudé cette saison parkas et manteaux mais le secteur de l'habillement a sauvé la mise en s'adaptant très vite aux caprices de la météo et aux envies printanières des consommateurs.



Après un automne déjà mitigé pour la consommation, où l'été a joué les prolongations, les températures clémentes de l'hiver n'ont pas incité les Français à acheter des vêtements chauds, traditionnellement plus chers."A l'exception de la première quinzaine de novembre, plus froide, où les stocks ont commencé à être écoulés, il a fallu attendre les soldes" pour vendre ces grosses pièces, explique à l'AFP Evelyne Chaballier, directrice des études économiques de l'Institut français de la mode (IFM).

Dans leurs achats, les consommateurs -eux aussi- se sont mis à l'heure du dérèglement climatique. "Il y a dix ans, notamment pour les enfants, on avait le réflexe d'acheter un manteau en octobre. Aujourd'hui, c'est fini, on achète un manteau quand il fait froid", constate l'IFM. Pourtant, les Français ont continué à mettre la main au porte-monnaie, jetant leur dévolu sur des articles plus printaniers: des "pantalons slim", près du corps, assortis à de grandes blouses ou encore des robes, "alors que, traditionnellement, ce n'est pas en France un produit d'hiver".

Le secteur de l'habillement a appris à composer avec les aléas de la météo et à coller au marché. "Il y a quelques années, on était sur des rythmes saisonniers. Les professionnels chargeaient au maximum les magasins en début de saison et priaient le ciel pour qu'il fasse froid l'hiver et chaud l'été", explique-t-on à l'IFM.

Désormais, les stocks sont réduits au minimum, surtout chez les grandes chaînes du type Zara, afin de s'adapter au plus vite aux changements de températures et aux goûts des clientes. "En prévision d'un printemps précoce, les achats de grosses pièces ont été freinés et on a mis en place tout de suite des collections plus légères", dès la fin des soldes, confirme Lucien Odier, président de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH), qui représente 40% du marché avec des chaînes comme Célio, Etam, Zara, Gap...

"Contrairement à ce que nous craignions, l'hiver s'est bien passé. Les chaînes ont été plus d'avant-garde que les autres années. Et cela a porté ses fruits, avec une hausse de 2,5 % du chiffre d'affaires sur janvier-février, alors que l'on s'attendait à une catastrophe, en raison du climat". Pour les magasins indépendants, l'optimisme est plus tempéré. "Quand les saisons se font à l'inverse, on est un peu perturbé", reconnaît Charles Melcer, président de la Fédération nationale de l'habillement. "Il vaut toujours mieux louper une vente que de s'endetter jusqu'au cou", en stockant des pièces qui ne partent pas, conseille-t-il.

Avec des saisons qui jouent au yo-yo, il milite pour un décalage des soldes. "C'est une réflexion en cours, même si cela risque de faire grincer des dents". Et puis, ajoute-t-il philosophe, "il y a toujours un coup de frein sur les achats avant les élections, car les gens pensent à autre chose...".

Par Isabelle DENIEUIL

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