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24 janv. 2017
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Crise des enseignes : plus de 5 000 postes touchés en 18 mois

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24 janv. 2017

L'estocade portée à Vivarte en tant que groupe met en exergue les souffrances actuelles du secteur de la distribution mode. Les syndicats du géant français du secteur craignent, avec le démantèlement en cours, la suppression de 2 000 postes. Le groupe, qui compte encore 17 000 salariés, est donc en passe de subir une nouvelle coupe après les 1 850 postes supprimés fin 2015 dans ses différentes enseignes (principalement à La Halle). Le symbole d'une hémorragie qui touche tout un secteur.

Un concept La Halle à Dijon en 2014 - Vivarte


Derrière Kiabi, Primark, Zara ou H&M, qui affichent performances positives et projets de développement, le décompte macabre donne le vertige. Si l'on se réfère aux plans et fermetures annoncés ces 18 derniers mois, quelque 1 500 postes ont ou vont officiellement disparaître. Parmi les annonces faites, il faut compter avec le départ de France de Banana Republic et Marks & Spencer, les PSE chez Promod (logistique), Celio (siège), Mim, Styleco, Grain de Malice, mais aussi les sorties de route de Carnet de Vol, American Apparel, MS Mode et Bata.

Une liste que les observateurs du secteur s'attendent à voir s'allonger. Des interrogations planent par exemple sur les intentions de la direction de C&A. Une interview de Philippe Brenninkmeijer en novembre dernier dans la presse allemande, concernant une évolution de la stratégie de l'enseigne et de son réseau de 1 500 magasins en Europe (172 en France), a mis les syndicats en alerte et obligé le PDG à repréciser ses propos. L'enseigne vient toutefois d'annoncer la fermeture de 28 magasins en Espagne et au Portugal.

Ces plans et coups durs qui frappent les enseignes illustrent la modification des us de consommation des Français et de la chute du trafic en magasins. Au-delà des situations extrêmes, la majorité des acteurs du secteur, indépendants comme chaînes, redimensionnent progressivement leur réseau et adaptent les horaires de leurs effectifs pour faire face à ce contexte. L'impact social apparaît ainsi bien plus lourd que les chiffres cumulés des PSE. Mais, avec une population concernée généralement constituée de femmes, peu qualifiées, employées à temps partiel et isolées dans de petites structures, celui-ci reste difficile à quantifier. D'autant que le sujet a pour l'heure peu mobilisé centrales syndicales, personnel politique et médias.

En 2012, le cas des salariés d'Arcelor Mittal à Florange avait capté l'attention de ces acteurs et pesé dans la campagne présidentielle. Le groupe industriel avait finalement supprimé 629 des 2 500 emplois du site. Il y a cinq ans, les hauts-fourneaux de Florange constituaient un symbole de l'industrie hexagonale. En 2017, le sujet Vivarte peut-il s'inviter dans la campagne et devenir l'étendard d'un commerce de détail à protéger ?


 

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