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27 déc. 2022
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De Bonne Facture obtient la certification B Corp pour son vestiaire engagé et durable

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27 déc. 2022

Rendez-vous au 63, rue Sedaine dans le XIe arrondissement de Paris. De Bonne Facture expose dans sa boutique des bols en terre cuite de la céramiste Mad Morio et du mobilier en bois d'inspiration scandinave de la Galerie Mobler, des pièces mêlant un design sobre et une texture quasi brute. Cette naturalité va de pair avec l'ADN - résolument authentique - de la griffe fondée par Déborah Neuberg en 2013 qui utilise des matières naturelles et des teintures végétales.


Inspirée par le soft tailoring et ses pièces au tombé fluide, De Bonne Facture revisite la garde-robe masculine avec une touche contemporaine - De Bonne Facture


Avant de souffler sa dixième bougie en 2023, la marque de prêt-à-porter masculin a été distinguée, en août dernier, par la certification durable B Corp (Benefit Corporation), un label qui consacre la prise en compte d'objectifs sociétaux et environnementaux dans le business model d'une entreprise. En dessous du soft tailoring sophistiqué proposé par De Bonne Facture se dessine une démarche sociale.

Sur chaque pièce, une étiquette indique son lieu de fabrication et célèbre ainsi l'artisanat de l'atelier qui l'a confectionné. D'un manteau raglan, né dans la manufacture Lener Cordier près de Dunkerque, aux écharpes en mohair ​fabriquées à Huddersfield au Royaume-Uni, la marque souligne par qui l'habit a été confectionné. Une philosophie du "made by" que la griffe écoresponsable prône depuis ses débuts en 2013.

"Je souhaite vraiment redonner de l'épaisseur au vêtement en détaillant précisément le sourcing des fibres mais également sa conception", sourit Déborah Neuberg. Celle qui est passée par la maison de luxe Hermès cultive avec De Bonne Facture son intérêt pour les matières nobles, l'héritage et la transmission des savoir-faire.

La démarche de la marque parisienne rend ainsi hommage au travail des éleveurs, des filateurs et des tisseurs régionaux. "Depuis quatre ans on s'engage, notamment, pour la renaissance de la filière laine en France, et pour la préservation des races ovines locales comme le Mérinos d’Arles ou encore la Barégeoise des Hautes-Pyrénées", énumère sa fondatrice.

Une exploration de la mode masculine



Côté distribution, l'élégance à la parisienne et le pointu travail des matières de De Bonne Facture séduisent à l'international. En wholesale, (ce canal représentant 75% de ses ventes), la griffe compte une quarantaine de revendeurs sur les cinq continents. 

"Le Japon est notre marché historique et les Etats-Unis notre premier marché international, s'ensuivent la Grande-Bretagne avec les sites Mr Porter et Trunk, l'Europe du Nord et la Belgique", détaille Déborah Neuberg. Pour l'été 2023, la finaliste du Prix DHL Talent Mode International va s'implanter chez de nouveaux clients basés en Amérique du Nord et en Suède.

Dans l'Hexagone, ses pièces sont commercialisées dans sept points de vente comme le Printemps Haussmann dans la capitale ou le multimarque confidentiel Rendez-vous, à Toulouse. "Notre clientèle n'est pas très française alors que nos racines le sont, c'est assez paradoxal, mais en France il n'y a pas cette culture de la mode masculine", ajoute cette diplômée d'HEC et de l'IFM. 


La griffe De Bonne Facture a déménagé sa boutique de la rue de Crussol pour un showroom rue Sedaine - De Bonne Facture


L'entrepreneure, qui redéfinit la garde-robe menswear avec une androgynie subtile, réfléchit à faire grandir sa communauté. Notamment sur le digital avec sa "bibliothèque" égrenant ses inspirations pour les collections, des photographies d'amis de la marque portant des pièces de De Bonne Facture et des textes plus éditorialisés, où des invités parlent d'un de leurs vêtements patiné par le temps et l'usure. 

Pendant la pandémie de Covid, la griffe s'est réorganisée et a déménagé sa boutique historique de la rue de Crussol à la rue Sedaine, en restant toujours dans le XIe arrondissement de la capitale. Cet espace de 140 mètres carrés comprend également un studio de création et les bureaux de Déborah Neuberg. Les stocks, situés quant à eux dans un entrepôt en région parisienne, sont mutualisés entre le showroom et l'e-shop (qui représente 20% des ventes).

Discrète sur ses performances financières, la fondatrice de la griffe souligne toutefois "une croissance organique de 50%" qui lui a permis de "doubler le chiffre d'affaires de la société depuis 2020". Un "joli envol" pour cette marque qui a misé dès ses débuts sur un vestiaire durable et engagé en faveur de l'environnement.

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