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Paul Kaplan
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10 mars 2022
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Dior inaugure La Galerie, un musée vivant dédié à la maison

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Paul Kaplan
Publié le
10 mars 2022

Mercredi, la célèbre maison parisienne a inauguré La Galerie Dior, un musée vivant qui se déploie sur 2.000 mètres carrés et 13 espaces conceptuels, pour présenter de manière inédite l'histoire, l'héritage et l'ADN de la marque de luxe. FashionNetwork.com a pu visiter les lieux avant l'ouverture.


À l'intérieur de la Galerie Dior - Photo de Kristen Pelou, avec l'autorisation de Dior - DR


On entre par le 11bis rue François 1er, pour découvrir un gigantesque escalier en colimaçon de marbre blanc, au centre d'un atrium présentant un Diorama regroupant 1.874 objets Dior. Parmi ces derniers, 452 robes miniatures des sept couturiers officiels de la maison : Christian Dior, Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Raf Simons et Maria Grazia Chiuri. En tout, 70 mini robes différentes réparties sur sept décennies, depuis le défilé "New Look" du 12 février 1947 jusqu'à aujourd'hui. Quant aux objets — des sacs Lady Di ou Saddle, jusqu'aux flacons du parfum J'Adore, en passant par les bijoux ou les multiples bérets créés par Steven Jones — ils ont tous été réalisés par impression 3D, ce qui a nécessité plus de 100.000 heures de travail.

La Galerie Dior rend hommage à la première vocation de Christian Dior, galeriste et marchand d'art. Sur des photos anciennes en noir et blanc, on le voit en compagnie de ses amis Salvador Dali, Christian Bérard et Jean Cocteau. Pensée comme une scénographie narrative par Nathalie Crinière, commissaire attitrée des rétrospectives Dior, La Galerie dévoile subtilement les précieuses archives de la Maison, de la couture aux parfums. On y trouve une myriade de robes merveilleuses imaginées par tous les successeurs talentueux de Dior — au premier rang desquels les créations de John Galliano et de Maria Grazia Chiuri se démarquent par leurs visions spectaculaires. Projetées dans ce musée d'un nouveau genre, de superbes vidéos montrent les couturiers successifs de la maison au travail dans l'atelier, qui occupe encore aujourd'hui les quatrième et cinquième étages au-dessus de La Galerie.


La section consacrée à Christian Dior 1905-1957 - Photo de Kristen Pelou, avec l'autorisation de Dior - DR


Sur des bobines de films, on retrouve les nombreuses stars habillées en Dior dans des classiques du cinéma, parfois à côté de la robe elle-même. Des centaines de couvertures de magazines jusqu'aux flacons de parfum, ce nouveau musée ressemble à une cathédrale de la mode.
 
La Galerie 1 est particulièrement inspirante — on y découvre l'histoire de Monsieur Dior, dans une présentation élégante qui réunit des photos et des documents sur son parcours. On y trouve notamment le faire-part annonçant sa naissance en 1905, des images de son enfance charmante dans une villa de bord de mer et l'annonce officielle, en 1935, de la vente du contenu de cette chère demeure familiale sur la côte normande, Les Rhumbs, quand la Grande Dépression a ruiné la famille Dior.

Un an plus tard, on découvre les illustrations de Christian Dior, dessinateur autodidacte, publiées dans Le Figaro. Juste à côté d'une photo du futur couturier vêtu de manière plutôt incongrue, en uniforme, entouré d'un groupe de soldats boueux, pendant son service militaire.


Les Jardins enchantés de Dior - Photo de Kristen Pelou, avec l'autorisation de Dior - DR

 
Viennent ensuite les premiers pas de Christian Dior en tant que couturier. On trouve ainsi une robe du soir en faille de soie dessinée pour la maison Robert Piguet, en 1939, près de dix ans avant le lancement de sa propre maison.  
 
Et, bien sûr, un tailleur Bar — une copie —, silhouette emblématique de la collection New Look du 12 février 1947, qui allait changer la mode à jamais. Un événement documenté par nombreuses photos de ce défilé à guichets fermés, où les invités s'asseyaient jusque sur les marches des escaliers du 30 avenue Montaigne. Un défilé qui a propulsé Dior au rang de superstar, tout en redonnant à Paris son statut de capitale mondiale de la mode.

Un conte de fée, jusqu'aux actualités annonçant sa mort soudaine en octobre 1957, tous ses mannequins vêtus de noir, et un parterre de fleurs déposé en sa mémoire sous l'Arc de Triomphe.
 
Pietro Beccari, le PDG de Dior, a commencé à évoquer l'idée d'un musée Dior en mai 2018, en confiant son agencement à Nathalie Crinière, experte de la maison parisienne.


Le bal Dior - Photo de Kristen Pelou, avec l'autorisation de Dior - DR


"Nathalie nous accompagne dans toutes nos expositions et elle a fait un travail remarquable avec La Galerie. Elle connaît les archives par cœur", explique Pietro Beccari.
 
Après avoir passé le bureau de Monsieur, les visiteurs foulent un plancher de verre qui leur offre un aperçu de la cabine originale où les mannequins étaient maquillés au 30 avenue Montaigne. Chapeaux et boîtes à chapeaux, toiles et gants, perles, fils et aiguilles pour les retouches de dernière minute.
 
"La Galerie est un lieu où les gens peuvent apprécier pleinement nos archives et notre patrimoine. Il s'agit de marier tradition, adaptation et modernité — afin de connaître nos origines en profondeur. Dior est désormais la seule marque au monde à disposer d'un tel espace", se félicite le PDG Pietro Beccari.
 
La Galerie Dior sera ouverte six jours par semaine, sauf le mardi. Afin de ne pas surcharger les lieux, la capacité quotidienne sera limitée à environ 1.000 personnes.

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