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Paul Kaplan
Publié le
9 juin 2019
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Edward Crutchley livre une collection sur la nostalgie britannique

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Paul Kaplan
Publié le
9 juin 2019

Divagation visuelle sur l'époque où la Grande-Bretagne n'était pas encore à la pointe de la mode, le défilé mixte du nouveau chouchou intellectuel de la mode britannique Edward Crutchley avait de quoi impressionner.

La collection printemps-été 2020 résonnait également comme un avertissement sur les dangers des sentiments nostalgiques, voire passéistes, qui habitent le monde de la mode.


Edward Crutchley - Spring-Summer2020 - Menswear - Londres - © PixelFormula



« En Europe, en ce moment, nous avons un véritable problème culturel avec la nostalgie. Nous nous y accrochons. Le Brexit et la montée de la droite s'inscrivent dans ce désir de nostalgie. Pourquoi sommes-nous si nostalgiques ? Cette collection explore le début des années 1990, avant la Brit Pop et les Young British Artists, ce kitsch fleuri, fleur bleue et bourgeois », explique Edward Crutchley, après avoir fait défiler une bonne vingtaine de tenues dans un jardin verdoyant près de Spitalfields Market.

Edward Crutchley s'est taillé une solide réputation en convoquant des vêtements historiques dans ses collections. Cette saison, il s'est concentré sur la création d'une mode mixte subtilement élégante, qui fait des références légères à l'ambiance britannique d'il y a un quart de siècle. Tout en réussissant à conserver la modernité qui le caractérise.


Edward Crutchley - Printemps-été 2020 - Prêt-à-porter masculin - Londres - © PixelFormula

 
Pour les femmes, un pantalon coupé avec amour, porté avec des chaussures en cuir assorties, ornées de nœuds élaborés, qu'on doit au célèbre Christian Louboutin. Les pantalons masculins étaient coupés serrés à la taille et amples en dessous tandis que les vestes étaient larges aux épaules et drapées, rappelant l'allure d'un Rick Astley. Certains mannequins avaient même la coupe au bol.


Edward Crutchley - Printemps-été 2020 - Prêt-à-porter masculin - Londres - © PixelFormula


Edward Crutchley a aussi présenté quelques magnifiques chemises en soie, imprimées de motifs d'oiseaux inspirés des dessins de l'ornithologue John James Audubon.

Les inspirations historiques étaient tout de même présentes dans la collection, avec quelques tenues empruntées à des courtisanes françaises. Résultat : un merveilleux ensemble en soie aubergine délavée composé d'une jupe crayon, d'une cape et d'une série de noeuds, surmonté par un magnifique turban en soie du modiste Stephen Jones.


Edward Crutchley - Printemps-été 2020 - Prêt-à-porter masculin - Londres - © PixelFormula

 
L'un des meilleurs effets secondaires de la saison de la mode masculine au Royaume-Uni, qui se déplace vers l'est de Londres, est la découverte de nouveaux emplacements de défilés. Edward Crutchley a choisi un décor encore vierge de ce type d'événements, l'Haberdashers' Hall, qui appartient à l'une des anciennes grandes corporations du Londres médiéval. Un cadre grandiose en parfait état car beaucoup de ces guildes sont grassement financées par les loyers versés par la City.

« J'ai vu ce lieu post-minimaliste comme un cloître contemporain. Très années 1990 et tout le contraire de l'opulence historique que j'ai proposée par le passé. Je voulais mettre en scène un défilé épuré et concis. Je pense qu'on peut s'habiller de manière confortable tout en ne lésinant pas sur les volumes et sans se départir de son élégance. Je voulais proposer une collection sur la beauté et le glamour, une collection qui aurait l'air chère. Et je pense que j'y suis parvenu », estime le créateur d'origine écossaise.

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