Esprit accuse une chute de 21% en France

Auteur :

Bruno Joly

Publié le
26 sept. 2012

Esprit a décidément connu une année de transition. Un exercice qui s'est achevé par l'annonce du départ de Ronald van der Vis, CEO depuis trois ans, et l'annonce quelques semaines avant la publication des résultats de l'arrivée de Jose Manuel Martínez Gutiérrez, ex-Inditex, aux commandes.

Et le manager espagnol a devant lui des chiffres en berne et un bénéfice en hausse, mais imputable essentiellement à des jeux financiers.

Au cours de son dernier exercice, clos le 30 juin, la marque enseigne, qui a lancé un vaste plan de transformation 2011/2015, a vu, à taux de change constant, son chiffre d’affaires total baisser de plus de 10% à plus de 3 milliards d’euros (30 milliards de dollars HK). Les ventes retail sont en régression de 6% à 1,9 milliard et celles wholesale ont chuté de 16% à 1,2 milliard.

La direction avance de nombreuses explications. Le retrait du marché américain, la conjoncture en Europe, l’assainissement du réseau de revendeurs et de succursales, il n’en reste pas moins que la baisse de régime est impressionnante.

En France, les ventes totales sont en chute de plus de 21% à 194 millions. En Allemagne, premier marché, qui pèse 43% de l’activité, la baisse a été de 10,5%. En ne prenant en compte que l’activité wholesale, la chute est de 33% en France, de 23% au Benelux ou encore de 33% en Suisse. Dans la zone Asie-Pacifique, qui pèse 18%, l'activité totale est aussi en recul de plus de 7%.

Mais, en revanche, les actions menées depuis un an sont perceptibles. Ainsi, le retail, une priorité pour dévoiler la nouvelle image de la marque incarnée par Gisèle Bündchen, est en France en progression à parc constant de 2,3%. Il faut dire qu'Esprit a fermé environ 12 magasins et en ouvre aussi au nouveau concept (Saint-Lazare, Avignon... Toulouse).

Côté produits, si la division Casual affiche une chute de plus de 30%, les lignes Collection femme et homme sont en légère progression. Or c'est dans cette gamme plus pointue que le duo créatif venu de Suède a démarré son travail de refonte des coupes et de positionnement de la marque.

Côté rentabilité, le bénéfice avant intérêt et impôts a bondi de près de 70%. Cette hausse résulte d'une meilleure gestion en termes de sourcing et du point de vue du retail. En revanche, côte wholesale, la rentabilité est en baisse, en raison des actions menées pour aider les meilleurs détaillants partenaires. La hausse du résultat est aussi liée au fait que les dépenses liées aux fermetures de magasins ont pesé en 2010/2011 près de 200 millions et qu'en 2011/2012 aucune dépense de ce type n'a été mentionnée dans le bilan annuel. Au final, Esprit a vu son bénéfice net passer de près de 8 millions à 80 millions.