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7 août 2012
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Esprit va chercher chez Inditex son nouveau patron

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7 août 2012

Esprit n’aura pas gardé le suspense bien longtemps. Quelques semaines après l’annonce du départ de Ronald van der Vis, CEO depuis 2009, la marque enseigne officialise l’arrivée de son successeur. C’est Jose Manuel Martínez Gutiérrez qui prendra les rênes d’Esprit au plus tard courant septembre, le mois habituel de publication des résultats annuels.


Jose Manuel Martínez Gutiérrez devrait prendre les rênes d'Esprit courant septembre

L’homme était jusqu’à récemment directeur du groupe Inditex, en charge de la distribution et des opérations. Auparavant, il a notamment été directeur de Zara pour la Scandinavie et a travaillé huit années chez McKinsey and Company en Espagne, en tant que responsable de la distribution et des biens de consommation. Cette nomination, qui a réjoui les actionnaires, est surprenante à plusieurs titres et pourrait même être perçue comme un hommage au modèle du groupe espagnol (Zara, Massimo Dutti, Oysho, Stradivarius….).

L’ancien patron emblématique d’Esprit, Heinz Krogner, rappelait à l’envi par le passé que la stratégie d’Esprit reposait sur plusieurs canaux, du détaillant au flagship, contrairement à H&M, Zara, Uniqlo et consort, qui étaient de véritables chaines. Mais en nommant Jose Manuel Martínez Gutiérrez, le conseil de surveillance - où les décideurs sont aujourd’hui essentiellement les membres d’origine chinoise (Esprit est côté à la Bourse de Hong Kong)- a opté pour un homme du retail. Il parait clair aux yeux des observateurs que son expérience doit permettre d’optimiser le réseau, aussi bien en Europe qu’en Chine, et surtout améliorer les process de logistique. Depuis plusieurs saisons, Esprit souffrait d’ailleurs dans son activité wholesale. Au premier semestre de l’exercice 2011/2012, entamé le 1er juillet, les ventes wholesale avaient chuté de plus de 11% à 6,7 milliards de dollars de Hong Kong. L’activité retail avait limité sa baisse à périmètre constant à 4,6%.

Autre signe d’une petite révolution culturelle, depuis des années, les postes de CEO au siège situé à Ratingen, prés de Düsseldorf, étaient occupés par des managers allemands et depuis trois ans donc par un Néerlandais… Or cette fois c’est un manager espagnol qui va piloter un groupe dont le siège et l’essentiel des ventes sont encore en Allemagne. Le Vieux Continent pesant en effet prés de 80% de l’activité du groupe (l'Allemagne près de 50%). A l’annonce en mai des départs successifs de Ronald van der Vis du poste de CEO et de Hans Joachim Körber de ses fonctions au conseil de surveillance, l’enjeu était de fait aussi l'équilibre historique entre des partenaires allemands et chinois au sein des instances dirigeants. Un équilibre entre Heinz krogner et le partenaire historique en termes de sourcing des fondateurs américains de la marque. Le 20 juillet dernier, la presse allemande publiait une enquête digne d’un tabloïd sur les coulisses du dernier meeting en présence de Ronald van der Vis et de Hans Joachim Körber ; une enquête intitulée "Schlachtfest in Schanghai", qui pourrait se traduire mot à mot par "Petite tuerie à Shanghai" …. Ambiance.

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