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Etam expérimente la vente de soutiens-gorge d’occasion

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3 juin 2022

Si les espaces de seconde main fleurissent dans les magasins de prêt-à-porter, la revente d’occasion dans le secteur de la lingerie est encore balbutiante. L’enseigne spécialisée Etam se penche aujourd’hui sur la question, en expérimentant un premier corner de seconde main, fraîchement installé dans son magasin lyonnais de la rue de la République.


Les éléments de décor du corner seconde main sont fabriqués en carton recyclé - Etam


Dans cet espace délimité par une scénographie tout de rose vêtue, reprenant les codes d’une laverie, Etam commercialise des soutiens-gorge émanant de toutes marques, à un prix unique de dix euros. Ceux-ci ont été au préalable collectés dans le réseau de boutiques, triés, puis lavés, et re-triés par taille et coloris. Seuls les modèles en parfait état sont revendus dans le corner dédié à l’occasion, tandis que les bénéfices seront reversés à des associations.

"C’est un concept à part, joyeux, avec une vraie mise en avant des produits, pour ne pas assimiler la lingerie de seconde main à un côté friperie. Le soutien-gorge touche la sphère de l’intime: nous constatons un frein à sa circularité, car c’est un objet que l’on ne donne et ne jette pas facilement. Mais nous voulons casser les tabous: il peut avoir une seconde vie!", affirme Kachen Hong, la directrice RSE du groupe Etam (Etam, Undiz, Maison 123, Ysé). Si le test -qui doit durer à minima tout l’été- est concluant, le but est de déployer à terme la seconde main dans le réseau Etam.

Depuis un an, Etam a collecté dans ses bacs un total de 50.000 soutiens-gorge auprès de ses clientes. Après la phase de tri et de lavage, réalisée dans un ESAT parisien (établissement spécialisé visant l'insertion de personnes ayant un handicap par le travail), ceux qui restent en bon état sont donnés à des associations aidant des femmes en situation de précarité (27.000 pièces transmises à ce jour). Les articles en mauvais état sont conservés pour des projets spéciaux, comme celui qui lie en ce moment la marque à l’artiste Desire Moheb Zandi. Cette dernière a réalisé une tapisserie moderne et multicolore, qui est exposée dans le flagship Etam du boulevard Haussmann à Paris.


Les tissages modernes réalisés par Desire Moheb Zandi à partir de soutiens-gorge collectés. - Etam


Du 3 au 12 juin, le groupe organise pour la troisième année sa 'We Care Week', un rendez-vous devant mettre en valeur ses avancées en matière d’écoresponsabilité. En 2021, il indique ainsi avoir progressé dans son emploi de matières plus durables (au moins 50% de matières bio ou recyclée dans un produit), qui représentent maintenant 55% de son offre globale (étiquetée ‘we care’). L’objectif fixé est d’atteindre les 80% à horizon 2025.

"Deux-tiers de nos articles fabriqués en coton sont certifiés bio, et la moitié des produits en matière synthétique sont réalisés à partir de fibres recyclées, expose Kachen Hong. Depuis un an, nous testons aussi des solutions alternatives, comme la teinture végétale ou la poudre de coquille d’huître".

Sur Internet, Etam enlève de la vente ses produits non responsables



Durant sa semaine de temps forts, Etam va aussi retirer temporairement de son site marchand ses produits qui ne sont pas siglés ‘we care’. Une action de communication ayant pour but de "montrer que nous sommes conscients qu’il reste du chemin à parcourir, mais aussi de souligner que notre offre plus responsable est déjà importante et ‘tient debout’ toute seule".

Le groupe indique aussi avoir réduit drastiquement son utilisation de plastique à usage unique, avec 600 tonnes supprimées depuis trois ans, tandis que la PLV en magasin n’est plus en plastique mais réalisée en papier recyclé. Enfin, son siège, son entrepôt et l’ensemble de ses magasins en France et en Belgique sont passés aux énergies renouvelables l’an dernier.

Toujours dans le cadre de la 'We Care Week', les autres marques du groupe développent aussi leur animation. Undiz récolte pour la première fois en boutique les maillots de bain usagés de ses clientes, tandis que Maison 123 programme notamment des ateliers d’upcycling et double les points fidélités des achats de produits 'we care'.

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