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Fashion week: Gareth Pugh a misé sur la video

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5 sept. 2014

New York, 5 sept 2014 (AFP) - L'Anglais Gareth Pugh avait promis une expérience différente jeudi soir à la Fashion Week de New York, et il a plus que tenu parole, avec un show à des années-lumière d'un défilé traditionnel.

Ne cherchez pas le moindre mannequin en chair et en os, il n'y en avait pas. Pas non plus de podium, dont on enlève religieusement le film de plastique avant le début du défilé. Car de défilé, il n'y en avait pas non plus.


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Pour sa première présentation à New York, le créateur londonien de 33 ans, qui défile habituellement à Paris, avait promis une "expérience d'immersion en direct dans la mode" pour dépoussiérer les archétypes, "mariant design, performance et technologie".

Derrière les barres HLM de Chinatown à Manhattan, il avait choisi de se produire dans un immense entrepôt de South street, près de l'East River.

Huit écrans vidéo étaient installés dans un espace rond. Un peu plus loin, un autre mur vidéo, sur lequel se déplacent des nuages menaçants, disparaissant parfois dans une brume artificielle. Encore plus loin, un autre mur vidéo.

Les invités attendent debout, sans savoir vraiment quoi, profitant du bar à volonté. Des serveurs passent avec des micro-falafels de l'épaisseur d'un ongle.

L'actrice Sarah Jessica Parker disparaît derrière un rideau noir.

Et tout à coup le show commence. Sur les huit écrans, apparaissent et disparaissent à toute allure des personnages mi-gothiques mi-pantins, d'immenses chapeaux noirs et blancs, d'autre couvre-chefs délirants, des corps zébrés aux immenses cornes, dans un kaléidoscope en accéléré.

Fin du premier acte. La foule se déplace jusqu'au deuxième écran.

Des danseurs pieds nus et vêtus a minima, étrange petit bonnet de plastique sur la tête, s'attirent et se repoussent, la lumière se fait rouge, la musique intense, la brume s'intensifie. Un cercle de feu apparaît. Est-ce la naissance ou la fin du monde ?

Troisième mur vidéo, et là encore des danseurs, sur l'écran et au sol. Danse tribale, enfer ou paradis, nul ne sait plus. Sur l'écran, progressivement, s'élève un phoenix aux allures de messie, dans une tunique aux longues franges blanches. Les danseurs s'éloignent.

Cris, applaudissements. Le show est terminé.

"Oh mon Dieu, c'était éblouissant", murmure une invitée médusée.

A ceux qui voudraient comprendre, Gareth Pugh a laissé une petite note, distribuée à l'entrée.

"J'ai toujours été intéressé par le mouvement et la danse, et cet intérêt a été la base d'une partie importante de mon travail durant ces dix dernières années. J'ai aussi de longue date eu l'ambition de présenter mon travail d'une façon qui soit une totale immersion", a-t-il expliqué.

Il y détaille son inspiration, née de son "obsession pour le folklore britannique et sa multitude de rites et rituels" (...) Et donc depuis la première installation - un cercle de pierre stylisé - nous voyageons à travers une anarchie païenne, référençant les forces opposées, le noir et blanc, le positif et le négatif, le chaos et le contrôle, qui sont toute la signature de mon travail. Mais c'est l'ascension finale, qui est peut-être la plus profonde : l'image du phoenix, une icône éternelle de renouvellement", conclut-il.

Très très loin en tout cas, d'un défilé de mode traditionnel.

Par Brigitte DUSSEAU

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