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Gildas Loaëc (Maison Kitsuné) : "Notre histoire, ce n’est pas un business plan d’école de commerce"

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9 mai 2018

Né en 2002, le label Kitsuné, devenu Maison Kitsuné, a parcouru bien du chemin. Ses cofondateurs et toujours codirigeants Gildas Loaëc et Masaya Kuroki sont aujourd'hui à la tête d'un groupe qui pèse 40 millions d'euros de chiffre d'affaires pour douze boutiques et plus de 300 revendeurs. Alors que avec le groupe nippon Stripe International vient de procéder à un nouvel investissement, Gildas Loaëc livre à FashionNetwork.com quelques détails sur la recette du petit renard et sur les ambitions de la marque.
 

Gildas Loaëc - Alcibiade Cohen


Fashionnetwork.com : Comment crée-t-on à la fois pour les Japonais et les Français quand on est une marque très internationale? Comment parvient-on à une sorte de vestiaire universel ?

Gildas Loaëc :: C’est toute la magie de l’affaire ! Réussir à produire une collection qui ait le plus d’entrées possibles pour le plus de gens possibles, avec des cultures et des morphologies différentes. C’est une réflexion particulière, et certainement pas une science exacte. Nous nous appuyons sur notre base franco-japonaise en effet pour ça ; cela se fait naturellement, mais au-delà de ces influences, nous essayons de créer une histoire de mode qui puisse connecter avec un maximum de pays. Nous avons pour se faire la chance de voyager beaucoup et aussi d’avoir des boutiques à la fois en France, à New York et au Japon, pour observer et anticiper ce qui pourrait plaire sur plusieurs territoires.

FNW : Quel est le profil des clients de la communauté Maison Kitsuné aujourd’hui ?

GL : Je dirais que ce sont des hommes et des femmes de 20 à 35 ans. Des internautes, des internationaux, des gens que nous voulons toucher avec de nouveaux lieux bientôt. Nous avons commencé à travailler avec 24Sèvres, nous voulons aussi aller plus loin avec les Galeries Lafayette, dans leurs magasins de province pourquoi pas, et sur leurs projets internationaux en Chine, au Moyen-Orient… La clientèle des Galeries Lafayette ressemble beaucoup à la nôtre. Nous avons donc de l’intérêt pour la leur, et vice versa.


Maison Kitsuné déploie son concept sur de nouveau marché, comme ici à New York - Maison Kitsuné


FNW : Pouvez-vous nous en dire plus sur l’ouverture londonienne prévue pour 2019 ?

GL : Cela avance… Mais je n’en dirai pas plus, pas plus que je n'en dirai sur Vancouver par exemple. Côté ouvertures, il y a eu Kyoto en novembre dernier, puis un petit format à Honolulu en décembre. Il pourrait y avoir la Corée du Sud en effet… Et pourquoi pas l’Indonésie ensuite ? Et il faut savoir qu’à côté de cela, nous travaillons sur d’autres ouvertures pour notre second business : Café Kitsuné. Nous avons un plan d’ouvertures sur ce concept au Japon, et aussi des idées pour l’intégrer dans des department stores.
 
FNW : Un Café Kitsuné est-il forcément accolé à une boutique ou allez-vous le développer indépendamment ?

GL : Il n’y a pas de règle !  Il peut y avoir une boutique avec, ou pas. Ce sont bien deux business autonomes. Pour faire clair : nous voulons vendre du café. Des paquets de café. Pas juste un concept. C’est un autre métier que nous aimons apprendre. De la plantation à la brûlerie jusqu’au client final. C’est né de la passion qu’a Masaya pour le café, qu’il boit, selon la légende urbaine, depuis qu’il a deux ans. Tous les deux, nous croyons que cette marque a un intérêt, une place à se faire sur le segment du café de niche et de qualité.
 
FNW : C’était votre originalité au départ, ce côté multi-casquette, lifestyle dirait-on, comment percevez-vous le fait que beaucoup de marques aujourd’hui veuillent en faire autant ?

GL : C’est notre façon d’être, pas un calcul marketing, nous ne faisons pas semblant de le faire. Le premier métier, c’était la musique. Nous le faisons toujours à fond. Ensuite la mode, et nous le faisons à fond également. Maintenant ce côté "food and beverages" comme on dit. Je préfère quand on le dit en français, c’est de l’art de vivre. Chacune de ses aventures pourrait exister indépendamment. Notre histoire, ce n’est pas un business plan d’école de commerce. Nous voulons faire les choses avec profondeur et avec de l’affect.

L'intégralité de l'interview de Gildas Loaëc est à retrouver dans notre édition premium, avec notamment un focus sur la stratégie de développement de la marque en Asie mais aussi sur le partenariat avec son actionnaire minoritaire Stripe International.

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