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Paul Kaplan
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24 juin 2017
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Hed Mayner et Namacheko : l'histoire de deux débutants

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Paul Kaplan
Publié le
24 juin 2017

Ce que l'on cherche chez un jeune créateur, c'est un style distinctif, unique. Ce qu'a montré Hed Mayner, dont le premier défilé à Paris faisait la part belle à la déconstruction audacieuse du vestiaire masculin et à un sens de la coupe quasi diabolique.

Hed Mayner - printemps-été 2018


Ce talent né en Israël utilise dans sa collection des draps de laine impeccables et des cotons rayés masculins, et les associe à des toiles de tente usées et cuirs utilisés en ameublement, cela sur un bomber gonflant notamment. Hed Mayner coupe avec audace, mais crée ses tenues avec un bon goût indéniable. Les gilets très amples s'éloignent du corps; les revers des manteaux s'étalent et s'enroulent; les vestes sont si larges que leur ligne de taille est placée sous le nombril. L'impression générale pourrait être celle du désordre, mais la conception cérébrale des proportions imaginée par Hed Mayner rend le résultat plutôt réussi. 
 
Le public, debout, photographiait frénétiquement les vêtements, si enthousiaste qu'il empiétait rapidement sur le podium - comme sur le Tour de France, quand les fans de cyclisme occupent presque toute la chaussée et gênent la progression des coureurs. Même si le défilé avait lieu sous les colonnes solennelles de l'ancienne Bourse de Paris, le palais Brongniart, où a lieu le fameux salon de mode parisien Tranoï, institution en perpétuelle évolution.

« Transposer les éléments identifiables de la garde-robe masculine vers autre chose », a lâché Hed Mayner en guise d'explication. Un avenir prometteur semble s'ouvrir devant lui. 

L'étape suivante se déroulait chez Namacheko, jeune marque créée par une soeur et son frère kurdes, Lezan et Dilan Lurr, installés en Suède, dont le premier défilé avait lieu au coeur du Marais, à l'église luthérienne des Billettes. Un bâtiment fort respectable, situé en face de bars plus sulfureux. Namacheko rendait hommage à la crème des artistes contemporains, comme Gerhard Richter et Olafur Eliasson. Néanmoins, ces muses n'ont pas chanté assez fort car la collection n'a pas vraiment convaincu.

Namacheko - printemps-été 2018


Tout était terne, même ces shorts noirs ou blancs coupés bord franc, portés avec des hauts en maille et des blousons à large col. Plusieurs chemises et manteaux coupés dans des matières cirées aux effets de vitraux, certes élégantes, rattrapaient quelque peu cette modeste présentation. En effet, rares sont les étoiles qui arrivent à percer dans le ciel immense de la mode...

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