Par
AFP
Publié le
29 mars 2007
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Hedi Slimane, le créateur de l'homme Dior

Par
AFP
Publié le
29 mars 2007

PARIS, 29 mars 2007 (AFP) - John Galliano a porté ses vêtements, Jean-Paul Gaultier a dit d'une de ses collections qu'il n'aurait pas fait mieux. S'il est peu connu du grand public, Hedi Slimane, qui quitte Dior après avoir redessiné la silhouette masculine de la célèbre maison pendant sept ans, est considéré par ses pairs comme l'un des créateurs les plus doués de sa génération.


Le styliste Hedi Slimane, le 19 juillet 2005 à New York Photo : Evan Agostini/AFP

Le parcours de ce styliste parisien de 38 ans, coiffé à la Tintin, timide et discret, est éloquent. Arrivé en 1997 à la tête des collections homme pour Yves Saint-Laurent, il en part auréolé de succès début 2000 après le rachat de la griffe par l'Italien Gucci et l'arrivée du styliste maison Tom Ford.

Cet ancien d'hypokhâgne, classe préparatoire aux études supérieures de lettres, d'origine tunisienne par son père et italienne par sa mère, se paie le luxe de refuser la proposition du groupe transalpin de financer sa propre ligne. Car Slimane, assailli de propositions de toutes sortes, a l'esprit couture jusqu'au bout des doigts et Paris comme attache profonde.

Et s'il se serait "volontiers passé" d'être l'objet d'une bataille entre Gucci et Arnault, il lui a paru "clair qu('il) ne voulait pas faire partie de l'aventure Gucci/Saint-Laurent mais plutôt rejoindre Dior". "Il m'a paru intéressant d'agir sur une institution. Tout le monde a une idée sur Dior, de même que tout le monde avait une idée sur Saint-Laurent", dit-il alors à l'AFP. "Dior, c'est Paris et l'idée même de la couture", estime-t-il. Il entreprend de "transposer les valeurs de la maison pour les interpréter au masculin", dessinant de sombres silhouettes androgynes, à la coupe précise.


Hedi Slimane - Photo : Pierre Verdy/AFP

Il avait assoupli cette silhouette dans sa collection automne-hiver 2007-2008, présentée en janvier. S'inspirant de la période new wave des années 80, il avait proposé des sarouels et des superpositions de pulls, vestes, manteaux, blousons. "Dessiner le studio, les salons et l'atelier Homme, c'était constituer le vocabulaire de base", raconte ce passionné de photo, d'architecture et de musique contemporaine, qui aime se réfugier dès qu'il le peut à Berlin, dont il apprécie l'effervescence culturelle.

La définition de son style : "peut-être une recherche de ligne et de proportions", explique celui pour qui "l'allure prime sur l'effet". "J'ai commencé chez Dior par déterminer une épaule, une ligne, une proportion". Il ne s'agit "pas de révolutionner, insiste-t-il, mais de relativiser, c'est-à-dire d'ouvrir des perspectives".

Par Dominique AGEORGES

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.