Hermès : des doutes sur les bonnes intentions de LVMH

PARIS, 6 mars 2011 (AFP) - Le gérant d'Hermès Patrick Thomas a dit ne pas croire, dimanche aux intentions pacifiques du groupe de luxe LVMH, entré par surprise dans le capital d'Hermès, affirmant que si elles l'étaient, LVMH baisserait sa participation qui semble au contraire s'être accrue.

"Si Bernard Arnault (le patron de LVMH, ndlr) était pacifique comme il l'affirme, il aurait diminué sa participation, qui est officiellement de 20,2% aujourd'hui", a déclaré M. Thomas dans un entretien au Journal du dimanche (JDD).

Cette participation pourrait même "être plus élevée. Nous savons que la semaine dernière plus de 2% du capital a été échangé", a-t-il ajouté.

LVMH, numéro un mondial du luxe est entré par surprise au capital d'Hermès fin octobre, et assure qu'il est animé des meilleurs intentions à son égard, se posant en garant de sa culture et lui suggérant de collaborer avec lui au lieu de résister.

"Nos cultures sont incompatibles", a rétorqué le président du conseil de surveillance d'Hermès, Bertrand Puech, également au JDD.

Les dirigeants du sellier ont décidé de répliquer en verrouillant le capital grâce à une holding regroupant une majorité des parts, jusqu'ici détenue de manière éclatée par les héritiers de la famille Hermès.

"Je me sens comme entre septembre 1939 et mai 1940, où il ne se passait rien. En état de guerre et sans bataille", a déclaré M. Puech, en référence, à la période entre la déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni à l'Allemagne nazie après l'invasion de la Pologne, et le début de l'invasion de la France par les troupes du IIIe Reich: la fameuse "drôle de guerre".