sao paulo (Brésil), 7 nov 2011 (AFP) - La maison Hermès, un des dépositaires du chic français, mise sur le marché brésilien en pleine croissance et particulièrement sur Sao Paulo, la mégapole du pays, pour élargir sa présence en Amérique latine, a déclaré le vice-président du groupe, Patrick Albaladejo, dans une interview à l'AFP.

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Entouré de sacs Kelly, le sac mythique de la maison, de produits en cuir, de vaisselle et de bijoux, M. Albaladejo a reçu l'AFP dans la seule boutique Hermès du Brésil, installée dans un centre commercial du Morumbi, le quartier de la classe aisée.

"Sao Paulo est une ville avec un très fort potentiel. On a l'intention ferme d'ouvrir un deuxième magasin", au cours des deux ou trois prochaines années, a affirmé le responsable.

Le "point focal" du célèbre fabricant de carrés en soie pour sa croissance en Amérique latine est le Mexique et le Brésil.

"Nos projets d'ouverture sont concentrés sur ces deux pays. Ce sont de très grands pays, en terme de population et de ressources, des pays riches qui ont un fort développement et une grande stabilité", a souligné M. Albaladejo.

Hermès a huit boutiques et franchises en Amérique latine: quatre au Mexique, une à Buenos Aires, une au Panama et une autre à Sao Paulo, la capitale brésilienne du luxe.

Depuis l'ouverture du premier magasin à Sao Paulo en 2009, les ventes ont grimpé de plus de 30%, a estimé le vice-président. Avec une seconde boutique, Hermès devrait consolider sa position sur le marché du luxe brésilien dont la croissance est estimée à 33% cette année à 12 milliards de dollars, selon le consultant privé MCF.

Le Brésil où l'on compte 4,8 millions de riches est devenu le second marché continental du luxe, derrière les Etats-Unis. Sao Paulo représente 75% de la consommation du secteur.

M. Albaladejo a déploré les taxes élevées qui pèsent sur les produits importés mais cela n'empêche pas la marque de vouloir progresser sur le marché brésilien et dans toute la région.

"Le fait que les produits soient deux fois plus chers qu'en France, n'est pas sans impact sur les achats" mais les pays comme le Brésil, le Mexique et de l'Amérique du sud vont être "des moteurs de croissance", selon lui.

"Ils ne le sont pas encore parce qu'on a un réseau de distribution et un chiffre d'affaires encore petit. Mais ce potentiel peut être un relais de croissance très appréciable', a souligné M. Albaladejo.

Le dirigeant d'Hermès a toutefois écarté toute possibilité de produire dans le géant sud-américain même si sa fameuse soie vient de l'Etat du Parana (sud du Brésil).

Malgré la crise, Hermès va enregistrer en 2011 les meilleures ventes de son histoire, dopées par une solide demande mondiale.

"Hermès va bien!", s'est réjoui vendredi Patrick Thomas, le gérant du sellier, commentant les ventes du troisième trimestre. En 2011, "on va battre les chiffres de 2010 qui étaient de 2,4 milliards d'euros de ventes", a-t-il déclaré à l'AFP.

"La demande pour nos produits continue à se développer aussi bien dans les marchés émergents que dans les marchés matures grâce à de nouvelles créations comme les nouveaux modèles de sacs Lindy et Jypsière", a expliqué Hermès qui a enregistré une hausse de ses ventes en Europe (+18,5%) et en Amérique du Nord et du Sud (+19,5%) au troisième trimestre.Par Anella RETA