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Hong Kong : la Chine adopte la loi controversée sur la sécurité

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30 juin 2020

Hong Kong, le 30 juin (AFP) - La Chine a adopté mardi au pas de charge sa loi controversée sur la sécurité nationale à Hong Kong, condamnée par l'UE et Washington, et accusée par ses détracteurs de vouloir museler l'opposition dans le territoire autonome.


Un manifestant efface l'emblème de Hong Kong au siège du gouvernement, le 1er juillet 2019 - AFP/Archives



Ignorant les appels des Occidentaux, le parlement national a voté à l'unanimité ce texte qui intervient un an après le début des manifestations monstres dans l'ex-colonie britannique contre l'influence du gouvernement central.

Échaudé par ces événements, Pékin aura imposé en quelques semaines cette loi qui contourne le conseil législatif local et fait craindre à l'opposition hongkongaise un recul inédit des libertés depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997.

Le texte était soumis depuis dimanche au comité permanent du parlement national, une instance soumise au Parti communiste chinois (PCC).

"La loi sur la sécurité nationale à Hong Kong a été officiellement adoptée", s'est félicité mardi dans un communiqué le DAB, principal parti hongkongais pro-Pékin.

Plusieurs médias du territoire comme la télévision RTHK ou le quotidien South China Morning Post ont confirmé l'information, citant des sources proches du dossier.

Pour le gouvernement central, il s'agit avec cette loi d'assurer la stabilité, de mettre fin au vandalisme ayant émaillé les manifestations de 2019 dans la ville de 7,5 millions d'habitants, ainsi que d'y réprimer le courant pro-indépendance.

Pour l'opposition pro-démocratie de Hong Kong et pour plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis, cette loi constitue une attaque contre l'autonomie et les libertés du territoire.

Difficile pour l'heure de connaître les réelles conséquences du texte: son contenu précis n'a pas encore été publié.

L'agence de presse officielle Chine nouvelle en avait toutefois donné en juin les grandes lignes, affirmant que la loi entend réprimer le "séparatisme", le "terrorisme", la "subversion" et la "collusion avec des forces extérieures et étrangères".

"La fin"



Un "organe de sécurité nationale", relevant directement du gouvernement central, devrait par ailleurs être institué à Hong Kong -- une première. Il serait chargé de collecter des informations et de poursuivre les crimes contre la sécurité nationale.

L'idée de confier à un organisme du pouvoir chinois des prérogatives dans le territoire autonome inquiète fortement l'opposition locale. Car la séparation des pouvoirs n'existe pas en Chine continentale, dirigée par le PCC.

"Cela marque la fin de Hong Kong tel que le monde la connaissait. Avec des pouvoirs étendus et une loi mal définie, la ville se transformera en un #étatdepolicesecrète", a twitté mardi Joshua Wong, l'une des figures du mouvement pro-démocratie hongkongais.

Le parti politique Demosisto, qu'il a fondé avec d'autres militants en 2014, a annoncé mardi sa dissolution. Cette formation appelait notamment à l'auto-détermination du territoire -- une position qui pouvait potentiellement tomber sous le coup de la nouvelle loi.

Depuis sa rétrocession, Hong Kong jouit d'une large autonomie par rapport à la Chine continentale, en vertu du principe "Un pays, deux systèmes".

Les Hongkongais bénéficient ainsi de la liberté d'expression, de la liberté de la presse et d'une justice indépendante.

L'UE condamne



Les gouvernements occidentaux ont déclaré ces dernières semaines s'inquiéter pour le statut international de la ville, l'une des principales places financières mondiales.

Cette loi "risque de miner sérieusement le principe 'Un pays, deux systèmes' et le haut degré d'autonomie ainsi que la prospérité de Hong Kong", a réagi mardi pour l'AFP Nicolas Chapuis, ambassadeur de l'Union européenne (UE) en Chine

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