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30 avr. 2021
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Inde: l'encadrement des productions de chaussures en cuir inquiète les commanditaires

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30 avr. 2021

A compter du 1er juillet, de nouvelles régulations indiennes doivent encadrer la production de chaussures en cuir. De nouvelles contraintes qui inquiètent les marques et pays clients, qui redoutent les retards de commandes que pourraient occasionner les nouveaux contrôles exigés, à l'heure où l'Inde traverse une phase épidémique dramatique, et compte tenu du faible nombre de laboratoires à même de certifier les produits.


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Trois séries de règles sont attendues pour juillet. Le "Personal Protective Footwear Quality Control Order", le "Footwear Leather Quality Control Order", et le "Footwear Quality Control Order". L'annonce avait été faite en octobre dernier par le département indien pour la promotion de l'industrie et du commerce international (DPIIT). Qui pointait que les chaussures produites, stockées, exportées ou importées devraient désormais faire l'objet d'une validation par le Bureau of Indian Standards (BIS). Une règle qui vise, initialement, à protéger le marché indien des importations de chaussures en cuir à bas coût pouvant potentiellement poser des risques cancérigènes.

Une évolution du cadre légal qui inquiète des deux côtés de l'Atlantique. Et pour cause. En 2019, sur les 7,9 milliards d'euros de chaussures importées par les pays de l'UE (cuir, mais aussi caoutchouc et plastiques), pas moins de 1,06 milliard d'euros venaient d'Inde, selon les statistiques de la Commission européenne. Faisant du sous-continent le premier fournisseur de l'UE derrière la Chine et le Vietnam. L'Inde est par ailleurs le septième fournisseur des États-Unis en footwear, avec 384 millions d'euros (465 millions de dollars) importés de 2019.

Outre la place confortable de l'Inde dans les commandes de footwear, se pose la question du contexte. La crise sanitaire a très largement affecté les commandes occidentales de chaussures en 2020. Aux États-Unis, les commandes seraient ainsi tombées à 248 millions d'euros (301 millions de dollars), selon l'American Apparel & Foot Wear Association. Qui vient de réclamer avec l'US-India Business Council (USIBC) que la mise en place du nouvel encadrement des productions footwear d'Inde soit repoussée.

"En raison de la COVID-19, il semblerait que le Bureau of India Standards (BIS) affiche déjà un retard de plus de cinq à six mois (dans le traitement des contrôles, ndlr)", indique ainsi l'AAFA et l'USIBC dans un courrier commun. "De plus, il n'y a que 2 ou 3 laboratoires d'essais en activité en Inde dans le secteur de la chaussure, un nombre inadéquat pour mettre en place les nouvelles lois d'ici au 1er juillet 2021. Enfin, le processus d'audit des usines réclame déjà au minimum 3 mois au cours d'une année normale. Compte tenu des interdictions de voyage, des formalités de visa, des vaccinations COVID-19 et des d'autres préoccupations connexes, nous craignons que le processus d'audit d'usine ne prenne plus de temps encore".

Les donneurs d'ordres espèrent désormais obtenir du gouvernement indien un sursis sur la question. Ou tout du moins le feu vert pour faire mener les tests et audit par des laboratoires et spécialistes internationaux. Est également proposé que les agréments ne soient pas délivrés produits par produits et typologie de produit, mais pour l'ensemble des productions d'un même fabricant. Les autorités indiennes n'auraient pour l'heure pas réagi à ces demandes.

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