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Isabelle Guichot a remplacé Daniel Lalonde à la direction générale de SMCP

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2 août 2021

Le groupe textile SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et De Fursac) va se doter d'une nouvelle directrice générale, Isabelle Guichot qui est à la tête de Maje depuis 2017, pour remplacer Daniel Lalonde,  qui dirigeait le groupe depuis près de huit ans.


Isabelle Guichot - SMCP


Daniel Lalonde, qui démissionne, "assurera une période de transition aux côtés d'Isabelle Guichot et quittera le groupe d'ici octobre 2021", a annoncé l'entreprise dans un communiqué. Le groupe précise que le poste de direction générale de Maje sera confié à un nouveau profil dans les prochains mois.

Isabelle Guichot avait rejoint le groupe SMCP en septembre 2017 en tant que directrice générale de Maje, l'une des marques de prêt-à-porter féminin phares du groupe, après 25 ans de carrière dans la mode et le luxe, notamment au sein des groupes Kering, en particulier en tant que DG de Balenciaga, et Richemont (Cartier, Piaget, Montblanc...).

"Au nom du conseil, je tiens à exprimer mes remerciements à Daniel pour tout le travail réalisé au cours des huit dernières années pour développer le groupe SMCP et ses fabuleuses marques partout dans le monde, a précisé dans un communiqué Yafu Qiu, le président du conseil d'administration du groupe. Sous son impulsion nous sommes devenus un des leaders du luxe accessible dans le monde, et je suis convaincu qu’Isabelle est aujourd’hui la bonne personne avec toute l’expérience et les qualités nécessaires pour prendre les rênes du groupe".

De son côté, Daniel Lalonde part en Italie pour endosser le rôle de directeur général de Design Holding, une entreprise transalpine de décoration d'intérieur détentrice notamment des luminaires Louis Poulsen et des meubles B &B Italia. Elle est connue dans le monde de la mode pour avoir créé la coentreprise Fashion Furniture Design (FF Design) avec la griffe Fendi en vue de développer la ligne d'ameublement au nom de cette dernière.

Pour le dirigeant canadien, ce départ conclut une aventure managériale débutée en 2014. A l'époque, SMCP appartenait à KKR et affichait une présence dans 14 pays avec un chiffre d'affaires de 442 millions d'euros. Sous sa direction le groupe français a continué sa croissance établissant une présence dans 43 pays, a changé de propriétaire avec l'arrivée comme actionnaire majoritaire Topsoho, société détenue par le Chinois Shandong Ruyi, et a réalisé l'entrée en Bourse du groupe au dernier trimestre 2017. Sous sa direction le trio Sandre-Maje-Claudie Pierlot a atteint un chiffre d'affaires de 1,132 milliard d'euros, pour un résultat opérationnel de 107 millions d'euros. Et le groupe s'est même offert cette année là le label français de prêt-à-porter masculin De Fursac.

Le dirigeant a cependant du naviguer ces dix-huit derniers mois dans un temps plus houleux. Quelques aléas financiers, en Chine, pour le groupe Shandong Ruyi ont laissé plané le doute pour les actifs du conglomérat chinois, dont SMCP. Le réseau de magasins du groupe en France, où il était très étoffé, qui commençait à être revu a été regardé de près avec le déclenchement de la crise liée à la pandémie de Covid-19, début 2020 en Europe. Le groupe a été fragilisé par les confinements, ses centaines de magasins étant fermés. Tout en revoyant une partie de son réseau, notamment en décidant de fermer son concept multimarques Suite 341, SMCP s'est tourné vers des partenaires bancaires pour souscrire à un premier prêt garanti par l'Etat de 140 millions d'euros en juin 2020. De quoi renforcer son ratio d'endettement.

Face à cette situation économique globale inédite, le groupe a cependant réagi en présentant son plan de route pour les prochaines années, précisant ses ambitions d'expansion en particulier sur le marché chinois pour la plupart de ses marques. Mais en parallèle de la définition de cette stratégie ambitieuse qui vise 1,250 milliard d'euros de ventes fin 2023, Daniel Lalonde a été confronté à une autre crise.

Le groupe a été accusé de profiter du travail forcé des Ouïghours en Chine. Suite à une plainte en France, le groupe textile est actuellement visé par une enquête pour "recel de crimes contre l'humanité". L'enquête se fonde sur la plainte déposée en avril par l'association anticorruption Sherpa, le collectif Ethique sur l'étiquette, l'Institut ouïghour d'Europe (IODE) et une Ouïghoure ayant été internée dans la province du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). SMCP avait "réfuté avec la plus grande fermeté ces accusations" dans un communiqué.

Reste à voir ce qu'il sortira de cette enquête, qui concerne aussi des groupe comme Inditex, Skechers et Uniqlo. Mais Daniel Lalonde dire sa révérence chez SMCP sur une note positive. Isabelle Guichot va prendre ses nouvelles responsabilité dans une dynamique plus apaisée qu'il y a six mois. Même s'il reste encore loin des niveaux de 2019, le chiffre d'affaires du premier semestre 2021 est fortement reparti à la hausse.

"Je tiens à remercier le Conseil pour la confiance qu’il m’accorde pour prendre la direction du Groupe et relever de nouveaux défis avec le soutien de toutes les équipes de SMCP. Comme nous l’avons fait sous la direction de Daniel, le Comité Exécutif et moi-même allons avoir pour objectif de réaliser notre feuille de route stratégique tout en tirant partie des enjeux qui sont ceux de notre industrie pour renforcer notre leadership dans le luxe accessible et répondre aux attentes de nos clients dans un monde qui devient chaque jour plus global, digital et responsable", a précisé la nouvelle directrice générale.

Avec AFP

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