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Paul Kaplan
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16 janv. 2019
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JW Anderson : un voyage surréaliste pour changer d'air

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
16 janv. 2019

Cette saison, JW Anderson nous emmène dans son univers doucement surréaliste et nous guide à travers sa propre méditation sur le vêtement contemporain.  


JW Anderson - automne-hiver 2019 - Menswear - Paris - © PixelFormula


Pour son premier défilé masculin à Paris, JW Anderson a dévoilé sa collection hiver 2019 dans l'ancien atelier d'André Breton, dans une petite rue du cinquième arrondissement. L'espace a été aménagé avec soin, avec des tapis persans, d'énormes dessins au fusain, du sable noir et des ballons géants gonflés à l'hélium. Tout s'est joué autour de l'œuvre de Paul Thek, un pionnier des installations artistiques.

En fin de compte, le créateur n'a pas seulement présenté des vêtements pour les hommes, mais presque autant de modèles féminins, souvent dans des matériaux complémentaires, quoique assemblés de façon très contrastée.

Des chaussons hirsutes ou des bottes de randonnée dessinées pour Converse ; de nombreux mannequins portaient des chaussettes à imprimé animal et des shorts froncés, ou plus exactement des shorts bouffants en tissu technique, presque comme les pêcheurs d'anguilles du Lough Neagh, le grand lac d'eau douce du nord de l'Irlande - sur les rives duquel J.W. Anderson a passé sa jeunesse.

La pièce centrale du défilé ? Un grand manteau porté ouvert sur des pulls aux volumes étranges, et beaucoup de chemises de nuit à rayures masculines, en vichy brillant ou en plissé Fortuny. Ses robes étaient spectaculaires, avec leurs coupes asymétriques et leurs énormes rayures effet paravent de plage.


JW Anderson - automne-hiver 2019 - Menswear - Paris - © PixelFormula


La moitié des mannequins portaient un ou plusieurs bonnets-cagoules de laine épaisse, qui ajoutaient un côté facétieux à ce défilé astucieux et décalé. À n'en pas douter, André Breton et Paul Thek ne l'auraient pas renié.

« J'avais l'impression qu'on n'avait pas fait de défilé masculin depuis Florence et le Pitti. On est venu ici pour s'en extraire et changer de température. Et c'est beaucoup plus pratique de réunir le prêt-à-porter masculin et féminin en un seul showroom », explique le créateur irlandais, avant-gardiste mais sans jamais se départir de son sens commercial - il a d'ailleurs lancé aujourd'hui le nouveau modèle de Converse sur son site Internet. Fondée il y a 11 ans, sa marque emploie aujourd'hui 70 personnes et s'apprête à emménager dans de nouveaux locaux plus spacieux à Hoxton, au nord de Londres.

« Les énormes ballons ? Je suis obsédé par l'artiste Paul Thek et ses idées. Selon moi, aujourd'hui tout est rétro-éclairé à cause des écrans des téléphones portables. J'adore la vision sinistre de Thek, d'où les globes et tout le sable noir. Je voulais créer un espace de culture. Quelque chose d'impromptu, le décor a été monté au cours des quatre derniers jours. D'abord dehors, dans la cour, puis à l'intérieur. Les choses se présentent différemment sur un fond noir, elles sont plus bidimensionnelles », explique J.W. Anderson, toujours volubile, avant de s'arrêter un moment pour saluer son grand patron, Sidney Toledano, qui supervise une écurie de marques LVMH à laquelle appartiennent JW Anderson et l'autre marque dont il assure la direction artistique, Loewe - pour laquelle il présentera également une collection, samedi prochain.

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