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Kering : le pôle luxe s’inscrit dans une « nouvelle normalité »

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22 avr. 2016

Le pôle Luxe de Kering enregistre au 1er trimestre 2016 une croissance de 2,6 % en comparable, à 1,8 milliard d'euros. Au ralentissement économique de certaines régions clés pour le luxe, telles la Chine et la Russie, s’ajoute un changement structurel du marché, entré désormais dans une « nouvelle normalité », où les croissances à deux chiffres ne sont plus de mise.

Une nouvelle tendance guère appréciée en Bourse, où le titre Kering a cédé plus de 4 % dans la matinée de vendredi après la publication de ces résultats trimestriels jugés décevants.

Bottega Veneta a vu ses ventes plonger en ce 1er semestre - © PixelFormula


Sur la même période, la division mode et maroquinerie du groupe LVMH a vu quant à elle son chiffre d’affaires stagner et elle a dû se contenter d’un +1 % en croissance organique. Kering peut donc s’estimer heureux avec, en ce premier trimestre, « une performance satisfaisante dans le contexte actuel »,  tel que l’a souligné son directeur financier Jean-Marc Duplaix.

Mieux ! Dans cette situation de décélération généralisée, sa marque Saint Laurent fait figure de cas exceptionnel. Elle affiche en effet une croissance « remarquable » de 27,3 % en données publiées et de 26,5 % en comparable, à 269,2 millions d’euros, soutenue « par des ventes très dynamiques dans les magasins en propre ».

La griffe surfe encore sur la stratégie mise en place par Hedi Slimane, qui a quitté récemment la Maison et a été remplacé par le nouveau directeur artistique Anthony Vaccarello. « Toutes les régions connaissent une croissance à deux chiffres et toutes les catégories de produits contribuent à cette dynamique », note le communiqué.
 
Dans l’ensemble, sur les trois premiers mois de l’année, « les activités Luxe enregistrent une hausse de 2,8 % en données publiées, avec une progression équilibrée des ventes dans le réseau de magasins en propre, pesant 71 % sur le total des ventes, et dans le réseau wholesale (+3 % dans les deux cas) », constate la société dans un communiqué.
 
« Le dynamisme de l’Europe de l’Ouest et du Japon continue de porter la croissance des ventes en propre, soutenu par une performance remarquable dans certains pays émergents »,  précise-t-elle.

Les soucis proviennent en fait de Gucci et Bottega Veneta, qui représentent plus des trois quarts des profits du groupe. La première voit son chiffre d'affaires progresser de 3,1 % en comparable, à 894,2 millions d’euros (+2,9 % en données publiées), ralentissant par rapport au trimestre précédent (+4,8 %).

En pleine relance, la marque phare de Kering confirme néanmoins sa reprise, « portée par le succès des nouvelles collections » réalisées par Alessandro Michele. « L’impact favorable de l’arrivée des nouvelles collections sur les ventes est particulièrement manifeste sur l’offre saisonnière (prêt-à-porter, chaussures) et sur les nouveautés en maroquinerie », indique le groupe.
 
Les ventes dans le réseau de magasins en propre augmentent de 3 %, tirées par de très bonnes performances en Europe de l’Ouest. La tendance des ventes en gros est positive pour le deuxième trimestre consécutif, poursuit le communiqué.

Bottega Veneta, la deuxième pépite du pôle luxe de Kering, réserve une bien moins bonne surprise avec des ventes en recul de 8,3 % en comparable (-7,6 % en données publiées) au 1er trimestre 2016. Une contre-performance due « au ralentissement des flux touristiques, notamment en Europe de l’Ouest, en Amérique du nord et au Japon ».

La griffe est notamment exposée dans la zone Asie-Pacifique où elle réalise 38 % de ses ventes, et plus particulièrement en Chine.

Pour ce qui est des autres marques du géant piloté par François-Henri Pinault, elles ont vu leurs ventes reculer de 3,3 % en comparable (-2,9 % en données publiées) sur les trois premiers mois de l’année, « en raison de la forte exposition de Balenciaga et de Boucheron au marché français », selon Kering.

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