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13 févr. 2019
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Kering se dit prêt à amorcer des acquisitions

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13 févr. 2019

Valentino ? Une maison de joaillerie ? De la couture ? De la maroquinerie ? Face aux journalistes, François-Henri Pinault avait l’œil rieur en voyant une tablée de journalistes l’interroger sur quelle pourrait être la prochaine cible de son groupe. A l’issue de la présentation des résultats annuels du géant du luxe français, mardi, au sein du siège du groupe au 40 rue de Sèvres à Paris, les hypothèses allaient bon train sur l’extension potentielle du domaine du luxe de Kering. Il faut dire qu’un an après avoir annoncé, durant ses résultats annuels 2017, vouloir se désengager ou céder ses participations dans Puma, Stella McCartney, Christopher Kane ou Volcom, la direction de Kering a clairement dévoilé sa capacité d’étendre son périmètre.


Présentation des résultats Kering au 40 rue de Sèvres - FNW


« Nous sommes tout à fait capables de nous adapter à notre environnement et à notre marché. Nous investissons judicieusement et avec un horizon de long terme, a d’abord lancé Jean-François Palus, directeur général délégué du groupe de luxe, lors de la présentation officielle des résultats. Nous serions donc bien placés pour saisir d’éventuelles opportunités de croissance externe créatrice de valeur s’il s’en présentait. »

Jean-Marc Duplaix, directeur financier du groupe, avait préparé le terrain quelques minutes auparavant, appuyant sur le fait qu’en 2018, « le cash flow libre atteint près de 3 milliards d’euros alors que nous avons souhaité maintenir un niveau d’investissement important à environ 6 % du chiffre d’affaires du groupe ».

Avec un discours plus mesuré, François-Henri Pinault, qui avait déjà annoncé que ce fameux chiffre d’affaires atteignait les 13,6 milliards d’euros, précisait lui sa vision concernant la croissance externe : « Nous avons aujourd’hui des moyens financiers importants qui progressent régulièrement et nous sommes en position de saisir des opportunités. Je rappelle que la priorité du groupe reste la croissance organique de nos maisons. Elle est très importante encore. Nous sommes loin d’avoir atteint les niveaux de maturité, y compris chez Gucci, et c’est d’abord là-dessus qu’on se focalise ».

Fermez le banc ? Pas vraiment… « Evidemment, si des opportunités se présentaient dans le respect de nos règles de portefeuille à la fois en termes de positionnement, en termes de codes stylistique, nous saurions les saisir, a continué le PDG. Nous avons les moyens financiers, mais nous avons aussi maintenant des plateformes capables d’accueillir des maisons et d’en saisir le potentiel relativement rapidement. Nous n’avons pas besoin de cela pour croître. Et nous n’irons pas à la course aux prix. »

Face à l’auditoire plus réduit des journalistes, le dirigeant a cependant précisé sa pensée. « Nous sommes très vigilants à ne pas surpayer une maison, comme cela a été le cas récemment. Sur l’horlogerie, le marché a tellement changé qu’il est important de regarder quels sont les potentiels. Ce qui est très intéressant, c’est que nous avons des savoir-faire très différents et forts avec des manufactures exceptionnelles. Pour l’instant, on observe. Sur la joaillerie, là nous pensons que les marchés sont porteurs. C’est aussi pour cela que nous investissons chez Boucheron, sur Pomellato, sur Qeelin. Une acquisition doit être complémentaire. Nous avons les moyens et des plateformes qui peuvent nous permettre de transformer très vite des acquisitions en places de création de valeur ».

Si le groupe a décidé de réintégrer la gestion de l’e-commerce en interne, il ne semble pas envisager une croissance externe sur ces sujets. En revanche, son dirigeant estime que c’est sur son savoir-faire phare que les opportunités peuvent se faire jour. « En mode maroquinerie, il y a encore des trous dans la raquette. Cela reste le secteur sur lequel nous sommes les plus actifs. Nous regardons les opportunités car cela fait du sens », a-t-il précisé.

Sur ce segment, les maisons indépendantes d’envergure, en Grande-Bretagne ou en Italie, sont donc prévenues. D’autant que le groupe pourrait potentiellement réaliser les cessions annoncées de Volcom ou Christopher Kane, mais surtout céder les quelque 15 % des parts des actions du florissant Puma qu’il possède encore pour financer en partie une telle opération.

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