L’Italien Ittierre a été placé sous concordat préventif de faillite pour une durée de trois ans. Le tribunal d’Isernia (Italie du Sud) a jugée recevable la demande avancée en septembre dernier par le groupe de mode de Pettoranello (région du Molise près de Naples), touché par une grave crise financière et plombé par près de 90 millions d’euros de dettes. Il a par ailleurs opté pour l’offre présentée par la Holding del Conte (HdC) pilotée par l’entrepreneur lombard Antonio Rosati, qui prévoit la location-gérance de l’entreprise et le rachat du stock de marchandises.

Le siège d'Ittierre

Le groupe HdC est actif dans différents secteurs, dont l’édition, l’immobilier, la logistique, le monde nautique et la mécanique. Il est présent aussi dans le monde de la mode. Connu en Italie surtout parce qu'il est le vice-président du club de foot Genoa Calcio, Antonio Rosati détient, en effet, la maison de mode Lorenzo Riva.

Concernant Ittierre, il s’est engagé à investir entre 18 et 22 millions d’euros pour absorber tout le stock et relancer la production via la création d’une nouvelle société, l’objectif étant de s’appuyer sur le savoir-faire local pour faire fabriquer notamment les collections de sa propre marque Lorenzo Riva.

L’idée est "de démarrer avec 50 personnes et de monter sous peu à 100, dans l’espoir de croître encore. Nous avons une forte volonté aussi de faire travailler les sous-traitants situés sur le territoire. Nous souhaitons optimiser les espaces du site pour mettre en place une sorte de filière à 'kilomètre zéro' et concentrer toutes les productions sur le site", déclarait l’entrepreneur, le 24 mars dernier, dans un entretien accordé au quotidien milanais Corriere della Sera. Le nombre des employés du groupe, spécialisé dans la production de marques en licence, dépasse les 600 personnes. Elles sont actuellement au chômage technique.

En ce qui concerne la situation financière d'Ittierre, l’entreprise s’est donnée trois ans pour payer ses dettes. Une première rencontre a été fixée auprès du Tribunal avec les créanciers le 23 mai. Les créanciers privilégiés seront remboursés intégralement. Pour ce qui est des créanciers simples, en revanche, Ittierre a proposé un remboursement à hauteur de 20 %.

Ce sont donc ces derniers qui décideront du sort du groupe, en acceptant ou non cette proposition. "Pour Ittierre, s’annonce, de fait, une phase délicate et incertaine", explique-t-on au sein du bureau du commissaire judiciaire, qui s’occupe de la procédure.