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28 juil. 2021
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L’Occitane fait le choix de l’agroécologie

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28 juil. 2021

Poids lourd dans l’univers de la cosmétique, le groupe L’Occitane, qui fédère six marques de beauté dont L’Occitane en Provence, Erborian ou encore Melvita, emploie plus de 9.000 personnes à travers le monde. Parmi eux, Jean-Charles Lhommet. Cet agronome de formation dirige depuis six ans le service biodiversité et filières durables du groupe L’Occitane au sein duquel officient neuf autres ingénieurs basés entre la France et le Burkina Faso. Leur principale mission? Développer et sécuriser les filières des ingrédients naturels phares de L’Occitane comme le karité produit au Burkina Faso, l’immortelle de Corse, ou encore l’amande, la verveine et la lavande qui s’épanouissent dans le Sud de la France.


Magalie et Philippe Mary, partenaires du groupe L'Occitane dans leur champs de verveine - DR


Bien plus habituée aux grands espaces qu’aux open spaces, cette équipe s’attèle à sécuriser les approvisionnements d’ingrédients en travaillant aux côtés des producteurs partenaires du groupe et en les accompagnant dans leur transition écologique. Le tout en s’appuyant sur les principes de l’agroécologie. 

De cette pratique qui vise à promouvoir des systèmes agricoles respectueux des hommes et l’environnement, il en est justement question en Provence. Depuis 2016, Magalie et Philippe Mary, un couple d’agriculteurs installés à Jouques, près d’Aix-en-Provence, travaillent avec L’Occitane à qui ils fournissent la verveine.

Verveine

bio

Cette verveine, cultivée en bio dans un écrin de nature certifié Natura 2000 par le réseau européen de préservation de la biodiversité, est récoltée deux fois par an, fin août et fin octobre. L’intégralité des 7.000 tonnes produites est ensuite vendue au groupe L’Occitane et deviendra l’ingrédient phare de gels douche, crèmes pour les mains ou encore parfums; des produits vendus dans le monde entier.

"Vendre notre verveine au groupe L'Occitane avant même sa production est très rassurant pour nous", confie Magalie Mary, qui tient aussi une maison d’hôtes avec son époux. Pour parvenir à nouer un tel partenariat, L’Occitane a proposé et pris en charge en 2018 un "diagnostic biodiversité". Cette étude, dont le coût avoisine les 10.000 euros, a souligné la présence d’espèces protégées de la faune et de la flore vivant sur les terres des Mary, mais également permis de proposer de méthodes d’agriculture biologique comme l’utilisation de cultures de couverture.


Jean-Pierre Jaubert et ses amandiers - Sylvain Duffard


Installées entre les plans de cultures permanentes ou sur des espaces habituellement en jachère, ces couvertures végétales choisies en fonction du type de sols ou encore de l’environnement améliorent notamment la fertilité grâce à l’azote et permettent de mieux lutter contre les bio-agresseurs.

"On peut continuer à détruire la nature même en faisant du bio, il faut donc aller plus loin, même si cela a parfois un coût. La mise en place de couvertures végétales nécessite l’achat de semis particuliers et même de machines", explique Philippe Mary, qui préside Agroécologie et Commerce Equitable, une association composée d’une quinzaine d’agriculteurs, accompagnée par les équipes de L’Occitane.
 
Issu de trois générations de cultivateurs implantés sur le plateau de Valensole, Jean-Pierre Jaubert a repris l’exploitation agricole de ses parents en 1979 avec l’envie de relever un défi: relancer la culture de l’amandier. Pari réussi puisque avec ses 17.000 arbres plantés, Jean-Pierre Jaubert, également à la tête d’une entreprise de travaux publics qu’il vient de revendre, est le principal fournisseur d’amandes de L’Occitane et l’un des plus gros producteurs de France.

Jean-Pierre Jaubert, qui travaille avec L’Occitane depuis vingt ans, s’est rapidement penché sur les pratiques agricoles durables. Même s'il ne pratique pas l’agriculture bio en raison de la présence d’une mouche particulièrement friande des amandes, il utilise des engrais organiques, a installé un bassin de récupération des eaux de pluie ou encore des centaines de ruches autours de ses arbres.

Depuis près de deux ans, il s’est aussi lancé dans l’agroécologie, optant progressivement pour la couverture végétale. "Avec l’agroécologie, le rendement par arbre est moins important mais la qualité de l’amande s’est considérablement améliorée et les amandiers sont plus résistants à la chaleur et aux maladies", détaille Jean-Pierre Jaubert. Et pour protéger cette amande de Provence, très concurrencée par celle en provenance des Etats-Unis, le groupe L’Occitane a pris part en 2018 à la création de l’association interprofessionnelle France Amande.


Les champs de lavande avec les couverts végétaux dans l'interculture. - DR


Ce travail pour une meilleure régénération des sols et de la biodiversité, L’Occitane l’effectue aussi avec les producteurs d’un produit star de la Provence, la lavande. Le groupe participe ainsi au programme “Green & Lavandes” dont l’objectif est d’adapter les modes de production aux enjeux environnementaux. Et la physionomie de ces champs, très prisés des touristes et des photographes amateurs, changent eux aussi progressivement. Entre les cultures de lavande aux mille nuances de violets, apparaissent aussi des nuances de verts. 

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