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6 juil. 2022
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L'avenue des Champs-Elysées redevient l'artère commerciale la plus attractive d'Europe

Publié le
6 juil. 2022

Lacoste il y a quelques semaines, Sandro et The Kooples dans les prochains mois: les flagships fleurissent à nouveau sur les Champs-Elysées, alors que le futur magasin Saint Laurent ou le prochain navire amiral de Zara sont encore en travaux. Louis Vuitton, qui s'apprête à réaliser des travaux d'extension dans son immense navire amiral au 101 de l'avenue, va très prochainement ouvrir un magasin qui va lui permettre d'accueillir ses clients dans l'ancien Marks&Spencer au numéro 100.


Photo d'archives de l'avenue des Champs-Elysées. - Shutterstock


Foot Locker réinvestit quant à lui l'ancien Gap au numéro 36 et s'offre un nouvel espace encore plus grand que son magasin actuel. Les enseignes ne s'y trompent pas: deux ans avant les Jeux olympiques de Paris 2024, les Champs-Elysées, qui selon les plans de la mairie de Paris vont être reverdis à cette occasion, sont en plein redémarrage. 

Ce 6 juillet, l'étude Cushman&Wakefield avec My Traffic confirme la sensation d'un retour des visiteurs sur la célèbre avenue parisienne. Les partenaires se sont attelés à passer au radar l'évolution de l'attractivité des axes majeurs de sept villes phares d'Europe: Londres, Berlin, Madrid, Rome, Bruxelles, Amsterdam et Paris.


Louis Vuitton prépare son nouvel espace à la place de l'ancien magasin Marks & Spencer - FNW


Et la Ville lumière ressort gagnante de cette analyse. "Entre mai 2021 et juin 2022, la fréquentation mensuelle moyenne devant une boutique a plus que doublé: chaque mois, 880.000 piétons passent devant une boutique de la rue, précise l'étude. Entre mai 2020 et juin 2021, ce chiffre était de 435.000. Les deux premiers mois de 2022 ont même un niveau de fréquentation plus élevé que ceux de 2020 avant le Covid. A noter que la crise des Gilets jaunes pesait encore sur la fréquentation de l’avenue en 2019 et début 2020", relève l'étude.


Classement des artères européennes de Cushman & Wakefield et My Traffic - My Traffic


Ainsi la fréquentation est plus élevée par rapport à la même période en 2019 (+23%). Ces deux dernières années, les Champs-Elysées ont connu une vague de départs, notamment de grandes enseignes américaines, et les coques commerciales mais aussi les galeries commerçantes sont encore nombreuses à être en travaux.

Toutefois, même avec un taux de disponibilité sur l'avenue de 22,4% selon Cushman&Wakefield, le potentiel, avec 30 millions de touristes annuels, fait qu'il n'y a pas de modération des loyers. En moyenne, les emplacements "prime" sont à 16.350 euros le mètre carré par an sur l'artère emblématique de Paris.


Le futur flagship Zara - FNW


Si les enseignes de prêt-à-porter et beauté moyen de gamme semblent devoir abandonner leurs prétentions sur l'avenue, les projets des maisons de luxe sont bien présents, tout comme ceux des acteurs du premium et des géants du sport et lifestyle Adidas et Nike avec leurs immenses flagships dans la perspective de 2024.

Cushman&Wakefield précise que "plusieurs pure players asiatiques du secteur de la mobilité électrique montrent leur intérêt pour l'avenue". Alors que de nombreux constructeurs automobiles ont déserté l'axe il y a quelques années, la révolution électrique pourrait ainsi donner un autre ton aux Champs.

Au-delà du "match" entre les différents axes commerciaux, l'étude permet surtout de constater un retour de la fréquentation et en particulier des touristes au niveau européen. Ainsi, si les Champs-Elysées ont plus que doublé le nombre de visiteurs, Leidsestraat à Amsterdam affiche +55%, via Corso à Rome +49%, Gran Via à Madrid +44%, Kurfürstendamm à Berlin (qui était en tête l'an dernier car sa fréquentation s'était maintenue grâce à la clientèle allemande) +31%, Oxford Street +31%. Seule la rue Neuve de Bruxelles affiche une croissance de seulement 3%.


Le futur flagship de Foot Locker à la place de l'ancien magasin Gap - FNW


“Les visiteurs reviennent en Europe, à l’exception notable des touristes venus d’Asie et de Russie. Après une année 2020 très difficile, l’heure est à la stabilité avant un rebond attendu l’année prochaine. La visibilité exceptionnelle de ces grandes artères et leur qualité commerciale continueront d’attirer les touristes du monde entier", détaille Christian Dubois, directeur du département commerces de Cushman & Wakefield.

C'est donc une année de transition pour ces grands axes commerciaux avec une accélération de la fréquentation observée depuis le début 2022 à Amsterdam, Rome et Londres. Hormis à Paris, la fréquentation n'est pas encore revenue aux niveaux d'avant-crise. Cushman&Wakefield analyse que sur tous ces axes, des flagships s'ouvrent ou sont en projet comme Ikea à Londres ou Uniglo à Madrid. Résultat, les loyers qui avaient fortement baissé l'an passé, de l'ordre de 5% à 20% selon les villes, se stabilisent.

Dans ce contexte, si les Champs-Elysées apparaissent dynamiques, il s'agit également d'un investissement majeur pour les marques. En effet, selon l'étude, le loyer moyen y est bien plus élevé que dans les autres axes analysés. Le loyer d'Oxford Street (Londres) est ainsi annoncé à 7.000 livres par mètre carré par an, la via del Corso (Rome) à 5.000 euros, la Gran Via (Madrid) et Kurfürstendamm (Berlin) sont à 2.700 euros et la rue Neuve de Bruxelles à 1.550 euros le mètre carré. Avec un constat: sur la plupart de ses axes, le luxe prend des positions dominantes. 

 

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