Il n’avait pas revu l’oncle Sam depuis 2001. Mais, dès l’hiver 2009, il compte bien tirer un trait sur ces années de séparation. Il, c’est l’homme Daniel Hechter. La maison, rachetée par son licencié allemand Miltenberger Otto Aulbach Gmbh en 1998, a en effet signé deux accords de licences pour la fabrication et la commercialisation de l’habillement masculin sur le marché des États-Unis et au Canada. Le premier, en janvier dernier, avec Utex Fashion Group pour la ligne de costumes et vêtements d’extérieur ; le second, d’une durée de cinq ans, avec I. Miller pour la ligne casual.

Daniel Hechter, collection homme prêt-à-porter printemps-été 2009

Présent dans cinquante-cinq pays sous une cinquantaine de licences, Daniel Hechter compte bien retrouver ses lettres de noblesse auprès de la clientèle nord-américaine. La commercialisation est encore à l’étude entre les deux licenciés mais de gros volumes sont d’ores et déjà attendus, suivant une segmentation régionale. Un constat s’impose toutefois pour Tanguy Mulliez, directeur des licences internationales chez Daniel Hechter : celui de « la réorganisation de la distribution via les grands magasins, où il y a de moins en moins de place pour un nombre croissant de marques ».

Et si Daniel Hechter adopte un concept global de distribution à travers le monde, des spécificités locales conduisent néanmoins à quelques adaptations. De fait, l’implantation au Japon et dans les pays du Golfe passe principalement via les corners des grands magasins tandis que les multimarques représentent une part importante du réseau de vente au détail aux États-Unis.

Ces distinctions géographiques trouvent aussi écho dans l’élaboration des collections de prêt-à-porter. Là encore, et bien que la marque présente les mêmes campagnes de communication dans tous les pays, Daniel Hechter joue la carte du local. A ce titre, avec une double licence sur un même marché nord-américain, la marque a souhaité travailler avec deux sociétés se connaissant bien et ayant une forte appréciation du terrain. Toutefois, le bureau de style, basé à Paris, garde toujours la mainmise sur les créations et veille à préserver une image cohérente de la marque.

Daniel Hechter, collection homme prêt-à-porter printemps-été 2009

Une image que la maison va d'ailleurs importer début 2009 en Inde puisqu’elle vient d'y signer un accord de licence pour le prêt-à-porter. Après l’homme, la femme devrait être le nouvel axe de développement de la marque et Tanguy Mulliez lui prédit de belles heures de gloire. Si l’habillement masculin occupe une part importante du chiffre d’affaires, le prêt-à-porter féminin est le premier à être sorti des ateliers du créateur fondateur Daniel Hechter. En 1962, soit six ans avant l’homme, trois avant l’enfant et précédent la collection sport de treize années.