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9 janv. 2021
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L'organisation Better Cotton Initiative va certifier le coton grec

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9 janv. 2021

Premier pays producteur de coton en Europe, la Grèce rejoint le périmètre d’activité de la Better Cotton Initiative, une organisation internationale visant à promouvoir une culture du coton plus durable. Le Greek Agro-2 Integrated Management Standards, déployé par la filière locale, vient d’être reconnu comme un équivalent du système mis en place par BCI. D’ici fin 2022, ce sont 5.000 exploitants agricoles grecs qui devraient pouvoir appliquer le label sur leur coton. Une évolution moins anecdotique qu'elle n'y paraît.


La Grèce est le premier pays producteur européen de coton, et le seul à offrir bientôt un coton BCI - BCI



L’Europe ne génère que 1% de la production mondiale de coton. La matière blanche requiert en effet de nombreuses spécificités en termes de sol, d'ensoleillement et d’arrosage pour obtenir une fibre exploitable par l’industrie textile. Ce qui fait de la Grèce le premier producteur du continent, devant l’Espagne, pour une production majoritairement exportée vers la Turquie.

Une situation qui contraste avec le fait que l’Europe est le continent le plus consommateur en coton après l’Asie Pacifique et l’Amérique du Nord, Espagne, Russie, France et Allemagne constituant les plus demandeurs.

Or, l’origine du coton s’est en 2020 invitée dans le débat public. La situation de la minorité musulmane ouïghoure, dans la province chinoise du Xinjiang, est intrinsèquement liée à la récolte et l'exploitation du coton. Un quart du coton produit mondialement viendrait de la province, poussant plusieurs marques et parfois même certains pays à bannir toute importation de coton chinois. Et ceci alors que la demande de traçabilité continue de se renforcer chez les consommateurs occidentaux.

C’est dans ce contexte que la certification grec va offrir aux marques européennes la possibilité de travailler et de communiquer sur un coton "made in Europe" certifié BCI. Un état de fait qui pourrait faire évoluer l’intérêt et le schéma d’exportation de cette production locale. Et ceci quel que soit le sérieux prêté par certains observateurs au principe même du coton BCI qui, régulièrement, se voit associé par ses détracteurs à une dynamique de “greenwashing” des marques.
 

Un exploitant de coton à Komotini, en Grèce - Shutterstock


Better Cotton Initiative entend faciliter la vie des exploitants de coton via un label décroché selon des critères spécifiques liés à l’utilisation de pesticides, d’une prise en compte de l’environnement et d’un contrôle des conditions de travail.

Mais depuis 2016, plusieurs articles et reportages internationaux ont néanmoins émis des réserves sur la nature responsable du dispositif. Une critique centrale étant que les producteurs produisant du coton BCI associeraient le label à des cotons auxquels ne sont pas appliquées les règles de l’organisme. Il est également reproché à ce dernier d’avoir progressivement détourné les fermiers de la production de coton bio, amenant le label a être refusé par nombre de marques écoresponsables, souvent au profit du coton biologique certifié Gots (Global Organic Textile Standard).

Selon l’organisme, le BCI représente 22 % de la production mondiale, avec 2,3 millions de fermiers et exploitants référencés dans 23 pays pour la saison 2018/19.
Les exploitants grecs vont donc venir s'ajouter à cette liste.

 

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