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21 janv. 2008
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La Chine et l'Inde seront les marchés de demain

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21 janv. 2008

Les pays émergents, en raison de leurs faibles coûts salariaux, ont longtemps exercé une forte pression concurrentielle sur le secteur textile des pays industrialisés. Ce phénomène n'est pas nouveau, puisqu'il a débuté au début du vingtième siècle, lorsque le Japon a développé son industrie textile, mettant fin à la suprématie du Royaume-Uni et des Etats-Unis (le Japon est devenu en 1933 le premier exportateur mondial de cotonnades).

Les pays d'Asie concentrent aujourd'hui environ 60 % des emplois de l'industrie textile-habillement de la planète, contre 10 % pour l'Union européenne à 27. Nous avons ainsi assisté à un déplacement progressif du centre de gravité manufacturier du globe vers l'Asie, au détriment de l'Europe et des Etats-Unis.

Aujourd'hui, la Chine et l'Inde sont perçues, à juste titre, comme des grandes puissances exportatrices qui sont parvenues à accroître de façon significative leur prééminence sur les marchés de consommation de l'Europe et des Etats-Unis. Au demeurant, ces pays émergents, qui affichent les taux de croissance parmi les plus importants du monde (+ 11,3 % pour la Chine et + 8,9 % pour l'Inde en 2007), représentent également des débouchés potentiels importants pour les exportateurs européens.

On estime que la consommation d'articles d'habillement devrait être supérieure à 100 milliards d'euros à l'horizon 2010 en Chine ; le pays constituera ainsi le premier marché d'Asie devant le Japon (les dépenses d'habillement au Japon s'élève actuellement à 85 milliards d'euros). Les autorités chinoises ne s'y sont pas trompées puisqu'elles ont fait figurer, parmi les priorités du onzième plan quinquennal (2006-2010), une meilleure répartition de l'activité du secteur textile en développant la production destinée au marché intérieur. Cette évolution devrait, à moyen terme, ralentir la croissance des exportations chinoises.

En Inde, la moitié de la population est âgée de moins de 25 ans, ce qui représente également un potentiel de croissance démographique et économique considérable pour les trente années à venir (aujourd'hui la consommation d'habillement en Inde est estimée à 30 milliards d'euros, soit environ la moitié du marché chinois).

Au regard de ces perspectives, la France se doit d'adopter une stratégie offensive en renforçant ses exportations vers l'Asie. Ces dernières n'ont représenté que 8 % du total des exportations françaises d'habillement en 2007 et 7 % des exportations textiles.

D'après les statistiques des douanes chinoises, la France ne totalise qu'environ 2 % des importations d'habillement de la Chine en valeur, contre 11 % pour l'Italie, qui occupe le premier rang des fournisseurs européens. S'agissant du textile, la part de la France ne s'élève qu'à 1 %, contre 2 % pour l'Italie (les principaux fournisseurs de textile de la Chine sont ses voisins asiatiques - Japon, Corée, Taïwan - qui représentent ensemble 40 % de ses importations).

L'amélioration des conditions d'accès aux marchés émergents pour les produits textiles européens constitue donc l'un des enjeux majeurs des prochaines années. Car, à l'inverse de la Chine qui lors de son adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce a sensiblement abaissé ses droits de douanes, l'Inde conserve encore des barrières tarifaires très élevées. Les projets d'accords de libre-échange bilatéraux entre l'Union européenne et l'Inde (ainsi que la Corée du Sud et les pays de l'ASEAN) devront, dans ce contexte, permettre de garantir aux exportateurs européens un meilleur accès à ces marchés.

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