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6 juil. 2007
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La Fédération française des métiers de la fourrure réagit après la parution d'un article

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6 juil. 2007

La Fédération française des métiers de la fourrure a tenu à répondre à l’article de l’AFP relayé par Fashion Mag le 11 juin 2007. Intitulé "Le retour de la fourrure dans la mode menace des espèces animales", ce dernier traitait de la relance du commerce illégal d'espèces protégées avec le retour en grâce de la fourrure sur les podiums.


Fourrures à Srinagar (Inde) le 28 mai 2007

Photo : Rouf Bhat/AFP


L’article tirait le bilan de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) qui s’est tenue à La Haye le 7 juin dernier. Spécialiste de la criminalité liée aux animaux sauvages, John Sellar y déclarait : « en Chine occidentale, le commerce illégal de peaux de léopard, de léopard des neiges et de tigre atteint un niveau important ». Une affirmation que réfute Paul Bevière, président de la Fédération française des métiers de la fourrure (FFMF), qui souligne que le tigre n’est « jamais utilisé en fourrure car sa peau est trop lourde ».



John Sellar expliquait également dans son interview que « le trafic de fourrure a diminué lorsque cette matière était démodée, mais reprend depuis qu'on en voit de nouveau sur les podiums ». Un non-sens pour le président de la FFMF.



« La première apparition sur un podium d’un vêtement neuf en panthère serait mitraillée par les photographes et, évidemment, saisie par les autorités », déclare Paul Bevière, qui renchérit que « les seuls vêtements portables datent d’avant 1975 et sont reconnaissables à l’examen du cuir de plus de trente ans ».



Quant à la notion de trafic, elle est pour lui hors sujet : « La fourrure n’a nul besoin de "trafic" puisque les élevages suppléent parfaitement à la demande. La Chine est le premier éleveur au monde de renards et le deuxième de visons. On réalise des imprimés panthère sur des fourrures à poils ras (veau, lapin rasé, vison rasé…). »



Habitué aux critiques, Paul Bevière explique également que la Chine a toujours utilisé les panthères, tigres ou autres animaux sauvages pour leurs peaux, chairs, organes et les poudres à en tirer. Il indique que leur commerce interne est restreint par les autorités et que leur introduction en Occident pour en faire des vêtements est nulle. Et pour la bonne raison qu’ils ne peuvent être portés, les « préconventions étant même vérifiées quelquefois et sources d’ennuis possibles aux passages de frontières ».



Le président de la FFMF s’étonne aussi de la confusion qu’il peut y avoir entre trophée de chasse et fourrures pour vêtements. « Les trophées de panthères chassées légalement sont tannables avec certificats, mais en aucun cas détournables en vêtements car deux peaux ne se ressemblent jamais », explique-t-il. « A l’époque, il fallait des lots d’une centaine de peaux pour réaliser des assortiments de cinq peaux pour vestes ou manteaux ».



Il souligne le rôle de la réglementation déjà en place. « Les fourreurs se sont auto interdit l’utilisation de cette pelleterie, interdiction entérinée par la Convention de Washington. Ce qui n’a pas arrêté le déclin de l’espèce, causé par l’avancée des activités humaines. »



Afin d’éviter les confusions et raccourcis quant à l’exploitation des fourrures, la Fédération française des métiers de la fourrure dévoile sur son site www.ffmfourrure.org sa conception « de l’utilisation associée à la protection animale ». Un moyen d’informer clairement sur une industrie méconnue souvent remise en question.

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