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6 janv. 2020
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La cosmétique des 3/12 ans, un marché en éclosion en France

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6 janv. 2020

Au rayon hygiène-beauté des grandes et moyennes surfaces ou sur les étagères des pharmacies, il est facile de trouver un produit de soin à destination des nourrissons ou à l’adresse des adolescents et de leurs problèmes de peau. En revanche, entre les deux, pour les enfants âgés d’environ 3 à 12 ans, l’offre reste très clairsemée voire inexistante. C’est partant de ce constat que l'entrepreneuse France Crespin lancera au mois de mars 2020 en France Môme Care, sa marque de cosmétiques destinée aux 5/15 ans.


Le déodorant Môme Care, la marque sera lancée en mars en France - Môme Care


"Quand mon fils de 13 ans a eu besoin d’un déodorant, le produit qu'il a acheté n’était vraiment pas fait pour lui. C’est à cette occasion et en décryptant les étiquettes que je me suis rendue compte qu’entre l’offre pour les nouveau-nés et celle dédiée aux adolescents, il n’existe pas grand-chose pour les besoins des enfants à l’exception du parfum et du maquillage", détaille France Crespin.

Installée depuis dix ans à Boston, cette Française qui a officié dans plusieurs chambres de commerce à l’étranger, où elle a accompagné des PME dans leur développement à l’international, propose donc une marque articulée en trois gammes : S pour les besoins spécifiques des 5/10 ans, M pour le 10/15 ans et L pour les 15 et +.

Fabriqués en France, les produits Môme Care revendiquent des formulations sans allergènes ni huiles essentielles, mais enrichis en vitamine C. Lancée aux Etats-Unis il y a 18 mois via Amazon, la marque arrivera en France le 1er mars avec trois crèmes hydratantes (des gammes S, M et L) vendues au prix de 24 euros, mais également un déodorant rechargeable à 12 euros (et 29 euros la recharge). Autofinancée, Môme Care est encore en recherche de distributeurs dans l’Hexagone et c'est donc dans un premier temps avec son e-shop qu'elle tentera de séduire le marché français.
 
Môme Care n’est pas la première marque à s’être lancée sur le segment de la cosmétique pour enfants, Toofruit a investi ce marché dès 2012, Nougatine Paris en 2014 et plus récemment, il y a tout juste un an, c’est Ouate qui a fait son apparition. "Lorsque nous nous sommes lancés, peut-être un peu trop tôt, nous devions expliquer voire justifier notre existence mais le marché a beaucoup évolué", explique Katell Perrot, dirigeante et cofondatrice de Toofruit, qui a opéré sa troisième levée de fonds en 2017.


Gel de douche Toofruit - DR


La griffe, qui propose une trentaine de références allant du soin visage et corps aux produits capillaires (un tiers de ses ventes), ne communique pas son chiffre d’affaires, mais elle est revendique une présence dans près de 600 points de vente, dont 400 instituts de beauté et des chaînes spécialisées comme Bio c’est Bon ou Naturalia. Des réseaux au sein desquels les consommateurs bénéficient le plus souvent de conseils lors de l'acte d'achat, car comme le souligne Katell Perrot, "le marché est au tout début de son éveil".

Marché difficile à estimer



Le poids de ce marché encore à ses balbutiements reste donc très difficile à estimer en raison notamment du faible nombre de marques qui lui sont dédiées et d'une offre de produits trop éclatée. "En 2015, un institut privé nous avait donné le chiffre de 210 millions d’euros", indique toutefois Katell Perrot. La méfiance des parents envers la cosmétique dite traditionnelle et les produits contenant des ingrédients désormais jugés nocifs pour les petits pourrait bien faire gonfler ce marché dans les années à venir. Cette tendance s’est d’ailleurs vérifiée au rayon hygiène-beauté des nourrissons où, face à la crainte grandissante des parents, les acteurs de la GMS et des pharmacies ont tous lancé leurs gammes bio et ou naturelle.  


Ouate propose des produits adaptés à la peau fragile des enfants. - Ouate


"De plus en plus de parents sont sensibles aux produits de soins et cosmétiques pour leurs enfants et cherchent des produits bio, éthiques et naturels", confirme Chantal Danguillaume, directrice des événements pour les salons de l’enfant Playtime. "Le nombre de marques de beauté est en augmentation sur le marché, mais pas forcément en progression sur le salon où les labels viennent souvent faire leur lancement et choisissent ensuite d’élargir leur distribution sur différents salons internationaux de cosmétique par exemple, ou en lançant leur propre site B2C ou boutiques en propre", précise-t-elle en soulignant que cette offre complémentaire aux collections mode et décoration est très appréciée des acheteurs qui aiment intégrer ce type de lignes dans l'offre de leurs boutiques.

Car pour l’instant, la distribution de ces produits dédiés aux enfants de 3 à 12 ans est encore largement dominée par les réseaux spécialisés et les concept-stores. Le jour où la grande distribution se penchera sur le sujet, en s'émancipant des produits solaires ou capillaires aux parfums régressifs, la donne devrait changer.
 

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