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La filiale française de magazines de Mondadori va être cédée à Reworld Media

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AFP
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19 févr. 2019

Le groupe italien Mondadori, qui souhaite se concentrer sur les livres, veut céder 100 % de sa filiale française de magazines à Reworld Media, dont il doit devenir actionnaire à hauteur de 8 à 10 %, selon une offre d'achat rendue publique lundi.


Le magazine Grazia, propriété de Mondadori - DR


Cette cession, déjà envisagée et qui se concrétise chaque jour davantage, inquiète toutefois les salariés de Mondadori France. Ces derniers se sont déjà mobilisés à plusieurs reprises contre un tel projet.

Mondadori France, numéro 3 de la presse magazine dans l'Hexagone, compte plusieurs dizaines de magazines thématiques et de sites internet associés, comme Auto Plus, Pleine Vie, Top Santé, Biba, Grazia, Closer, Télé Star, Le Chasseur Français, Science et Vie.

Le groupe italien, propriété de la famille Berlusconi, a souligné que ce projet de cession s'inscrivait « dans un processus de repositionnement » qui prévoit « une focalisation croissante sur le secteur des livres ».

L'opération doit valoriser Mondadori France à hauteur de 70 millions d'euros, auxquels s'ajoutera un gain éventuel de 5 millions d'euros, en fonction des performances opérationnelles futures de Reworld Media en 2020.

85,7 % de la participation - soit 60 millions d'euros - doit être payée en cash, et les 14,3 % restants - soit 10 millions d'euros - via l'émission de nouvelles actions Reworld, qui seront souscrites par Mondadori à un prix compris entre 2,2 et 2,9 euros.

Mondadori a expliqué avoir signé une une option contractuelle de vente par laquelle deux parties s'accordent pour échanger un actif à un prix fixé à une date prédéterminée.

Reworld a indiqué pour sa part avoir fait « une offre d'achat en vue de l'acquisition de Mondadori France », en précisant que si Mondadori exerçait la promesse d'achat, les parties concluraient un protocole d'acquisition sous conditions suspensives.

« Un rapprochement de Reworld Media avec Mondadori France donnerait naissance à un des principaux acteurs européens des médias avec plus de 50 marques media sur des thématiques phares (femme, auto/sport, décoration, nature, sciences/loisirs, infodivertissement) dans l'édition magazine et digitale, plus de 1 100 collaborateurs répartis dans 11 pays et un volume d'activité annuel proche de 500 millions d'euros », a souligné Reworld.

En 2017, Mondadori France a réalisé un chiffre d'affaires de 330 millions d'euros et enregistré un résultat d'exploiration (Ebitda) de 18,4 millions d'euros, tandis que le chiffre d'affaires de Reworld a atteint 186 millions et qu'il table sur un Ebitda de 11 millions en 2018.

Grève

« Le nouvel ensemble associerait des compétences complémentaires, génératrices d'un fort potentiel sur un marché des médias en pleine évolution.
Reworld Media apporterait son savoir-faire dans la numérisation, la création de nouveaux revenus et le développement des audiences (...) et Mondadori France apporterait la puissance de ses marques média ainsi que sa forte expertise des activités magazine », a encore estimé le groupe français.

Mondadori et Reworld sont entrés fin septembre en négociations exclusives, et début novembre, le directeur général de Mondadori, Ernesto Mauri, avait affirmé que Reworld était « très déterminé » à procéder au rachat.

Mais cette vente suscite l'inquiétude des salariés, qui estiment que le projet met en danger les 700 emplois de Mondadori France (plus des centaines de pigistes).

Ils ont mené en décembre un mouvement de grève et ont aussi conduit plusieurs actions pour tenter de sensibiliser les pouvoirs publics à leur cause.
Selon eux, une telle cession serait « une catastrophe pour les salariés de Mondadori France et aussi pour toute la presse écrite ».

Ils reprochent à Reworld (qui possède déjà des magazines comme Auto Moto, Marie France ou Maison et Travaux) d'avoir construit son modèle sur la « confusion entre espaces publicitaires et contenus éditoriaux », les équipes rédactionnelles étant réduites à la portion congrue, au profit du recours à des sous-traitants non-journalistes.

Dans le cadre de cette opération, Reworld Media prévoit un financement sous la forme d'une dette non convertible pour un montant de 93,3 millions d'euros et, la réalisation d'une ou plusieurs augmentations de capital pour au moins 3 millions d'euros.

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