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15 avr. 2016
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La mode italienne renforce ses liens avec l'Iran

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15 avr. 2016

Mercredi dernier, l'Italie est devenue le premier pays européen à prendre des mesures pour renforcer sa présence dans le secteur de la mode en Iran, ce à la suite de la levée des sanctions occidentales.


Ansa


Les deux pays ont signé un accord à l'occasion d'une visite de deux jours effectuée par le Premier ministre italien Matteo Renzi. Celui-ci était accompagné d'une délégation de chefs d'entreprise afin de développer les liens commerciaux et de renforcer la coopération industrielle avec l'Iran.

L'accord en question a été signé par Sistema Mode Italia (SMI), l'association italienne des textiles et de la mode, qui représente un secteur de plus 52 milliards d'euros en termes de ventes, et son homologue iranien, la Teheran Garment Union (TGU).

Cet accord devrait notamment rendre plus facile pour les entreprises italiennes l'obtention de licences textiles.

Des analystes ont estimé que la République islamique dispose d'une population aisée de près de 3 millions de personnes, lesquelles achètent régulièrement des articles de luxe.

« L'Iran pourrait devenir un marché de croissance intéressant, qui représentera probablement autour de 2 % du marché du luxe mondial une fois développé », a ainsi estimé Luca Solca, analyste chez Exane BNP Paribas.

Matteo Renzi était accompagné de 60 chefs d'entreprise issus de secteurs comme l'énergie, le ferroviaire et la défense. « L'Iran représente un marché avec de grandes opportunités et je suis certain que les entreprises italiennes seront capables de les saisir », a déclaré Claudio Marenzi, le Président du SMI.

Les sanctions appliquées à l'Iran n'affectaient pas directement les cosmétiques et la plupart des autres biens de consommation, mais elles ont rendu difficile l'ouverture de magasins en Iran.

S'établir en Iran n'est toujours pas chose facile, en raison notamment d'un manque d'infrastructures pour le commerce de détail, de barrières douanières élevées et de nombreuses restrictions bancaires. Le non-respect fréquent du droit des marques signifie aussi que le pays est envahi par les produits contrefaits.

Il semblerait que les entreprises de mode et de luxe italiennes ont adopté une attitude plus proactive que leurs concurrentes françaises.

En février, Roberto Cavalli a ouvert son premier magasin en Iran, suivant le pas de griffes comme Piquadro et Camicissima. Versace devrait suivre prochainement à Téhéran, par l'intermédiaire d'une franchise avec un partenaire local.

Plusieurs groupes français, comme Chanel, Kering et LVMH, ont par contre adopté une attitude plus attentiste dans le pays. D'autres marques, comme Longchamp et Lalique, préfèrent pour leur part rechercher des partenaires de distribution, plutôt que d'ouvrir directement des boutiques.

« Pour nous, l'Iran est le prochain marché à conquérir », a précisé Silvio Denz, le PDG de Lalique et par ailleurs actionnaire de contrôle du groupe.

Un des principaux investisseurs français dans le pays reste Sephora, du groupe LVMH, qui pourrait, selon Reuters, ouvrir deux ou trois magasins à Téhéran d'ici à l'automne, en partenariat avec le distributeur de produits de luxe Chalhoub.

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