Par
AFP
Publié le
19 janv. 2010
Temps de lecture
2 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

La mode responsable : un concept à définir pour un marché émergent

Par
AFP
Publié le
19 janv. 2010

PARIS, 19 jan 2010 (AFP) - La mode responsable reste pour les consommateurs un "objet marketing mal identifié" et pour les marques un marché émergent qui se limite à 1,5% des ventes mais est appelé à se développer, selon une étude publiée mardi 19 janvier.


Collection en coton bio Ideo

"Il y a une montée très importante des préoccupations sociales et environnementales, et en même temps la mode responsable, les consommateurs ne voient pas très bien encore ce que c'est", a expliqué à l'AFP Evelyne Chaballier, directrice études économiques et prospectives à l'Institut français de la mode (IFM).

Pour une majorité de consommateurs, la mode est "synonyme de plaisir, de choix, de désirs pour de nouveaux produits que la nécessité n'impose pas", soulignent les auteurs de l'étude, d'où un concept de mode responsable qui peut paraître contradictoire.

Car par mode responsable, on entend à la fois les produits biologiques, comme le coton bio, le commerce équitable, où on rémunère correctement le producteur, le commerce éthique, où on garantit le respect des conditions de travail, ou encore les entreprises qui font plus que respecter les règles de l'Organisation internationale du travail (OIT).

On y retrouve aussi les "produits partage", dont une partie du prix est reversé à une association, ou encore les modes de production respectueux de l'environnement.

Si 21% des personnes interrogées disent avoir déjà acheté des vêtements bio ou éthiques, un quart des sondés affiche son scepticisme vis-à-vis ce type de produits, invoquant des prix trop élevés, des articles trop basiques ou un manque de confiance vis-à-vis du discours des marques, soupçonnées de "greenwashing" (laver trop vert).

"Pour l'instant, tout le monde se cherche", indique Mme Chaballier. Il faut certes que le produit responsable "ne fasse pas trois fois le tour de la Terre entre la fibre et le produit fini", mais la réflexion "doit aller de la production jusqu'à la destruction" du vêtement, en passant par son lavage et son séchage.

Les entreprises sont là "pour gagner de l'argent, et même les petites marques éthiques sont obligées de faire des compromis", souligne-t-elle.

Le développement de la mode responsable nécessitera donc de la recherche au niveau des matières, mais aussi "que les créateurs s'emparent de la chose". "Les consommateurs ne souhaitent absolument pas qu'on leur propose un faible choix, des produits tristes et qui ne soient pas dans la mode", résume-t-elle.

Le développement de la mode responsable devrait se faire par paliers, pour atteindre 3% des ventes en 2012 et 5 à 8% en 2015.

Etude conduite par l'IFM pour le Comité de développement et de promotion de l'habillement (Défi) entre octobre 2008 et décembre 2009, sur la base de travaux de six tables rondes de consommateurs, d'interviews de 25 marques et enseignes de distribution et de deux sondages réalisés en novembre 2008 et octobre 2009 par téléphone par l'institut GfK ISL auprès de 1.000 consommateurs.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.