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La scission de Richemont ne suffira pas à parer la crise

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7 oct. 2008

ZURICH (Reuters) - Richemont est attendu au tournant, une fois libéré de ses liens avec l'industrie du tabac après l'aval de ses actionnaires au projet de restructuration lors d'une assemblée générale extraordinaire à Genève jeudi 9 octobre.


Montres Vacheron Constantin, marque horlogère appartenant à Richemont

Toutefois, la scission en un groupe de luxe et une société d'investissement pourrait ne pas avoir l'impact favorable espéré sur l'évaluation du titre. Il ne sera certes plus pénalisé pour la participation dans British Americain Tobacco ("BAT"), mais cet avantage risque d'être éclipsé par les perspectives de plus en plus moroses du secteur du luxe, estiment des analystes.

En principe, le spin-off de la participation BAT, qui sera géré à l'avenir par Reinet Investments au Luxembourg, devrait doper l'évaluation du titre de 10 à 15 %, mais dans le contexte actuel cela risque de ne pas se produire, explique Claudia Lenz, analyste à la banque Vontobel.

L'action du groupe helvétique, contrôlé par les milliardaires sud-africains Rupert, s'échange à des multiples nettement inférieurs à d'autres groupes de luxe. Partant des estimations pour 2009, la décote atteint 30 % vis-à-vis de LVMH et 15 à 20 % par rapport à Bulgari.

Cette décote pourrait cependant se réduire pour des raisons techniques, pronostiquent certains analystes, parce que plus d'investisseurs achèteront le titre pour l'inclure dans leur portefeuille d'actions pur luxe.

"Richemont deviendra plus attrayant parce que beaucoup d'investisseurs ne pouvaient ou ne voulaient pas investir dans le titre en raison de la participation tabac et de la dimension éthique que cela implique", explique Andrea Gerst, gestionnaire du fonds des marques de luxe chez Julius Baer.

"Il s'agit d'un pas décisif", juge aussi Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich (BCZ), rappelant que Richemont a tout d'abord été un conglomérat actif dans les médias, le tabac et le luxe.

Le groupe s'est petit à petit renforcé dans ce dernier secteur grâce à l'acquisition d'horlogers prestigieux, tels que Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre, IWC et A.Lange & Soehne.

La restructuration que les actionnaires doivent approuver cette semaine est motivée par un changement de législation au Luxembourg où est côté Richemont SA, qui détient indirectement les parts dans BAT.

Ce véhicule d'investissement sera rebaptisé Reinet et restera coté au Luxembourg. Il transférera à Compagnie Financière Richemont ses actifs dans le luxe.

Au lendemain du découplement, le 21 octobre, les actionnaires de CFR recevront un titre de Reinet pour chaque action en leur possession.

Reinet gardera le solde des actions BAT, soit 1,9 % du capital ordinaire du groupe britannique, et recevra également 1,1 % des actions détenues par Remgro, la société basée en Afrique du Sud.

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