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La sortie du confinement "potentiellement périlleuse", selon la Banque de France

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24 avr. 2020

PARIS (Reuters) - La santé financière des entreprises françaises sortira très affaiblie de la période de confinement actuelle, ce qui pourrait conduire le gouvernement à prendre de nouvelles mesures de soutien, estime le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.


Photo d'archives / Reuters / Charles Platiau


Le gouvernement travaille à mettre au point les modalités de la levée progressive des mesures de confinement à partir du 11 mai afin de permettre un début de retour à la normale de l’activité, notamment pour l’économie, menacée de sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. “Pour les entreprises et les indépendants, la sortie du confinement va être potentiellement périlleuse”, écrit François Villeroy de Galhau dans une tribune publiée jeudi par Le Figaro.

“Malgré les mesures fortes de liquidité, des pertes non rattrapables de chiffres d’affaires auront dégradé leur solvabilité. Leur dette globale a déjà significativement augmenté, de +2 % en mars soit 37 milliards.” Le soutien des pouvoirs publics doit donc s’orienter vers la solvabilité des entreprises en leur donnant les moyens de renforcer les fonds propres, par exemple en transformant les reports temporaires de charges fiscales ou sociales en abandons définitifs, explique-t-il.

Une autre option, poursuit le gouverneur de la Banque de France, consisterait à autoriser l’imputation des pertes de 2020 sur l’impôt sur les sociétés de 2019. Alors que la dette publique de la France augmentera d’au moins 17 points de produit intérieur brut (PIB) cette année pour atteindre 115 %, François Villeroy de Galhau estime qu’”accompagner la reprise pourrait nécessiter un traitement séparé de la dette héritée de la crise”, en rappelant qu’un tel “cantonnement” est à l’origine de la création de la Caisse des dépôts et consignations au XIXe siècle, après les guerres napoléoniennes.

Concernant les ménages, le gouverneur de la Banque de France estime que “mieux vaudra à court terme écarter l’effet récessif de hausses d’impôts” et que si une aide fiscale devait être envisagée, “il faudrait privilégier des incitations temporaires et ciblées à consommer leur épargne”, écartant l’idée d’aides financières directes et généralisées sur le modèle retenu par les États-Unis.

Il ajoute que “l’idée française d’un fonds européen mutualisant de nouveaux programmes d’investissements” pourrait permettre de faciliter la répartition des investissements à venir à l’échelon communautaire pour relancer l’économie.

Leigh Thomas

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