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La styliste de mode japonaise, Ayako Koshino, s'éteint à 92 ans

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27 mars 2006

TOKYO, 27 mars 2006 (AFP) - La styliste japonaise Ayako Koshino, mère des trois célèbres créatrices de mode Hiroko, Junko, et Michiko, est décédée dimanche à l'âge de 92 ans, a annoncé lundi sa famille.


Ayako Koshino - Photo : Shingo Ito/AFP

Mme Koshino, née en juin 1913, a succombé à une attaque cardiaque à son domicile de Kishiwada, près d'Osaka (ouest).

Fille d'un marchand de kimonos, Ayako Koshino était la mère de Hiroko, Junko, et Michiko, stylistes à l'avant-garde des créateurs japonais dans les années 1980, aux côtés d'Issey Miyake et Kansai Yamamoto.

Dans l'une de ses ultimes interviews, accordée il y a quelques semaines à l'AFP, Mme Koshino avait manifesté le souhait de continuer à travailler jusqu'à sa mort.

"Je veux mourir styliste. Si j'ai la chance de me réincarner, il n'y a pas de doute, je choisirai le même métier !", s'était-elle exclamée, dans son atelier récemment rénové mariant le style occidental et l'asiatique.

Depuis quelques années, elle s'était donné une nouvelle mission: créer des vêtements pour les vieilles dames, laissées-pour-compte de la mode, selon elle.

Le tout en s'efforçant de maintenir un esprit de compétition amical avec ses filles: "J'essaye de toujours faire mieux qu'elles. Je leur dis toujours: vous pouvez essayer, vous ne me battrez jamais".

"Nous sommes exactement comme quatre soeurs, toujours en train de se concurrencer, se bagarrer et s'encourager l'une l'autre", expliquait-elle.

Ayako Koshino avait élevé ses filles seule, après avoir perdu son mari au front pendant la Seconde Guerre mondiale.

"Après la guerre, il ne nous restait plus rien en dehors d'une machine à coudre, devenue la baguette magique qui a transformé nos rêves en réalité", disait-elle à l'AFP.

Elle aspirait alors à libérer la femme japonaise, confinée dans son traditionnel kimono serré, en s'orientant vers la conception de chemisiers et de jupes à l'occidentale. Sa boutique avait prospéré dans les années 1960-70.

Elle affirmait n'avoir jamais poussé sa progéniture à embrasser la profession de styliste. Mais au bout du compte, toutes les trois sont devenues des créatrices de mode renommées.

La plus connue, Michiko, la cadette, s'est installée en Grande-Bretagne, où les célébrités des nuits branchées londoniennes ont adopté ses tenues décontractées, fluides et parfois légères.

L'aînée, Hiroko, a fait des débuts remarqués à Rome en 1978, puis à Paris en 1982, où les lignes fluides caractéristiques de ses vêtements ont fait sensation sous la marque Hiroshi Koshino. Elle partage aujourd'hui sa vie entre le Japon et la France.

Quant à Junko, une condisciple de Kenzo Takada, réputée pour ses étoffes vaporeuses aux notes asiatiques, elle s'est également fait connaître à Paris avant d'exposer ses créations sur les podiums de New-York, Pékin ou Shanghai.

"Sans doute ont-elles hérité d'un gène dans la mode, que mes ancêtres m'ont d'abord transmis", plaisantait Ayako Koshino.

Pour elle, le secret du succès de ses filles réside dans leur inspiration puisée au coeur des traditions japonaises, y compris le fameux kimono: "Quel que soit le contexte international dans lequel travaillent aujourd'hui Hiroko, Junko et Michiko, elles ont été consciemment ou non influencées par la façon de vivre traditionnelle japonaise".

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