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20 janv. 2021
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Le comité stratégique de filière "Mode et Luxe" recommande à l'État d'encourager la production française

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20 janv. 2021

Le Comité Stratégique de Filière (CSF) "Mode et Luxe" esquisse des pistes pour encourager la production française et en "doubler à terme" la part dans la "consommation de textile, linge de maison et chaussures", dans un rapport remis mardi à deux ministères.


Guillaume de Seynes - Maria Ziegelbock



A terme, l'ambition est que la production française représente 25% "de la consommation de textile, linge de maison et chaussures", selon ce rapport.

Commandé en juillet dernier et remis à Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Industrie, il analyse la tendance de la "mode durable" et émet 36 propositions ainsi que des recommandations pour relocaliser la production de textile en France et en améliorer la compétitivité.

"87% des produits de l'industrie du textile, de l'habillement, du cuir et de la chaussure consommés en France sont importés", constatent les auteurs. Si la demande pour une production locale et durable existe, elle "ne se traduit cependant pas systématiquement dans la consommation réelle". Afin de faire évoluer les approches, le rapport met en exergue quatre grands thèmes.

Tout d'abord, Guillaume de Seynes, président du CSF "Mode et Luxe", et les autres auteurs assurent que le prix reste "le premier frein à la relocalisation d'activité". Ils jugent nécessaire d'expliquer aux consommateurs cette différence de tarif tout en cherchant à la réduire, par exemple en limitant les invendus, en développant "la production à la demande" et les "réassorts rapides".

La France devrait, selon eux, soutenir le recyclage des textiles mais pourrait aussi développer ses matières naturelles locales et en particulier la filière du lin, dont elle est le premier producteur mondial. Actuellement, la production est "exportée à 80% en Asie et à 15% dans l'UE" puis réimportée sous forme de "tissus ou produits confectionnés", faute de "capacités de traitement de filature".

Le rapport présente l'essor de la mode durable comme une "opportunité" pour les "créateurs et fabricants français et européens", qui doivent renforcer leur coopération avec les marques, et développer leurs liens avec la grande distribution. La crise sanitaire a révélé "la fragilité de chaînes d'approvisionnement mondiales" et la "capacité" de la filière à "s'adapter", expliquent les auteurs.

En quatrième thème, au-delà des décisions des entreprises françaises, les auteurs de ce rapport pointent du doigt le rôle de moteur que doit avoir l'Etat dans cette transformation des habitudes de l'industrie. Ils soulignent ainsi la nécessité de "travailler sur l’exemplarité dans la commande publique, le soutien aux projets innovants d’industrialisation des filières de tri et de recyclage des déchets textiles, et à la formation".

"Nous avons une industrie textile, une maroquinerie, une bijouterie et bien d'autres secteurs encore qui peuvent se prévaloir d'une production à la fois durable et de qualité. Il faut utiliser de manière plus affirmée ces leviers", a déclaré Agnès Pannier-Runacher dans le communiqué annonçant la remise du rapport.

Avec AFP

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